Tunis — Organisée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA) sur le thème « Promouvoir le développement en période de crise économique et financière », la Conférence, qui se déroule du 11 au 13 novembre 2009, devrait permettre de repenser les voies et moyens de relever les défis et promouvoir le développement.
Dans leurs allocutions de bienvenue aux délégués à la réunion annuelle, le directeur de la division Commerce, finances et développement de l'UNECA, Emmanuel Nnadozie, et l'économiste en chef de la BAD, Louis Kasekende, ont invité les centaines de chercheurs participant à la conférence à voir dans la crise économique et financière mondiale une occasion de relancer la croissance et le développement sur le continent.
« Aujourd'hui, l'Afrique est à la croisée des stratégies de développement. Au moment où nous nous efforçons de relancer la croissance, nous devons également examiner comment cette croissance peut générer des emplois et améliorer les conditions de vie en Afrique », a ajouté M. Nnadozie.
La crise, a-t-il souligné, donne à l'Afrique une occasion de réévaluer les stratégies, politiques et pratiques de développement, et de passer de la dépendance vis-à-vis de l'exportation de produits primaires au développement des capacités internes pour produire, industrialiser et vendre à armes égales. « Le moment est venu pour l'Afrique de s'approprier le 21e siècle », a encore ajouté M. Nnadozie.
Pour sa part, l'économiste en chef de la BAD, Louis Kasekende, a identifié les contraintes structurelles qui doivent être levées pour exploiter au mieux les ressources naturelles et le capital humain du continent.
Il s'agit notamment de la distribution inégale des revenus et des niveaux élevés de pauvreté, de la mauvaise gouvernance, du manque de diversification, de l'utilisation inefficace des ressources naturelles et du changement climatique. « Nous avons besoin d'identifier les options politiques qui aideront l'Afrique à faire face aux défis, en partenariat avec les milieux universitaires, les décideurs politiques et les praticiens du développement. Nous devons concevoir des interventions appropriées aux situations particulières des pays. »
Quelque 300 ministres, économistes, experts en développement et lobbyistes, ainsi que les médias, participent à la conférence.
Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi ouvrira officiellement la Conférence le jeudi 12 novembre. Suivront les discours d'ouverture du secrétaire exécutif de la CEA, M. Abdoulie Janneh, du président de la BAD, Donald Kaberuka et du président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping.
Conçue comme une plateforme de partage du savoir entre les économistes et les décideurs politiques, la Conférence économique africaine devrait concevoir des idées neuves pour améliorer la qualité des politiques économiques dans la région.
L'ordre du jour de la Conférence de cette année reflète les défis auxquels sont confrontés de nombreux pays africains, à la suite de la crise financière et économique mondiale.
Ces défis comprennent, notamment, la pauvreté et les inégalités, l'investissement étranger, la politique fiscale et monétaire, l'intégration régionale, les transferts de fonds, la compétitivité du secteur des services financiers, la performance du secteur bancaire et l'efficacité de l'aide.
Il convient d'y ajouter le financement du développement, le développement du secteur privé, les questions de santé, les stratégies de croissance agricole, ainsi que la croissance et les perspectives macro-économiques.
Une table ronde sur « Les réponses politiques à la crise financière : leçons tirées et voie à suivre » clôturera les travaux, le vendredi 13 novembre.
La Conférence économique africaine, qui a gagné sa crédibilité en tant que forum du plus haut niveau pour débattre des questions sur le développement économique de l'Afrique, a été lancée en novembre 2006 par la BAD. Elle a été organisée conjointement avec la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique.
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Felix Njoku