Réunis à Tunis, le vendredi 12 février 2010, les gouverneurs régionaux de la Banque africaine de développement (BAD) ont appelé à l'unanimité à une augmentation générale du capital de la BAD.
Contenu dans un communiqué final publié à la fin de la rencontre, cet appel indique «qu'une augmentation générale du capital de 200% permettrait à la Banque de servir les pays clients et leurs entités ». Le communiqué indique que les gouverneurs ont également exprimé leur appui à la politique de la Banque qui consiste à effectuer des allocations sur son revenu net en faveur du Fonds africain de développement (FAD), en tenant compte de la situation financière de l'institution et des besoins globaux du Groupe de la Banque.
Ils se sont en outre félicités de « l'importance accrue des activités de la Banque dans l'ensemble de nos pays, qu'ils soient à revenu intermédiaire, à faible revenu ou des États fragiles. » Ils ont pris note de la forte croissance des prêts souverains, y compris la proportion croissante de ressources du guichet du secteur privé en faveur des pays à revenu intermédiaire et des pays à faible revenu.
"Notre confiance dans le Groupe de la Banque s'accroît, à mesure qu'il continue de renforcer son rôle en tant que première institution de financement du développement en Afrique. Nous percevons le Groupe de la Banque comme un créancier de choix, une Banque solide et importante qui a donné la preuve de sa capacité d'intervention, durant les périodes de crise et les périodes normales », soulignent les gouverneurs. « Nous nous félicitons en outre du rôle croissant du plaidoyer de la Banque et, à cet égard, de la voix africaine qu'elle exprime de manière efficace dans les enceintes internationales et de la capacité de mobilisation dont elle se sert pour défendre la cause des pays membres », poursuit le communiqué.
L'approbation de la proposition d'augmentation générale de capital se fonde également sur l'importance d'assurer que des ressources soient disponibles pour faire face au réchauffement planétaire, qui pourrait éventuellement compromettre, dans une large mesure, les perspectives de développement en Afrique.
Sur cette base, et forts de la confiance que les Africains mettent dans la Banque, des leaders africains tels que le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, ont déclaré que 50 % des ressources allouées au changement climatique devraient aller à l'Afrique, et ces fonds être administrés par la Banque africaine de développement, par le biais d'un conseil d'administration. L'appel de M. Zenawi avait été lancé en décembre 2009, à l'occasion du Sommet de Copenhague sur le changement climatique. Sans une telle AGC, souligne le communiqué, la Banque serait amenée à limiter ses activités de prêts, en procédant à des ajustements substantiels de ses programmes de prêts au détriment des pays africains qui ne se sont pas encore complètement remis des effets de la crise financière mondiale.
Les gouverneurs régionaux ont également invité leurs homologues des pays non régionaux à se joindre à cette initiative et à soutenir l'augmentation générale du capital de la Banque.
Ouvrant la réunion, le président de la BAD, Donald Kaberuka, a déclaré que la présence des gouverneurs témoignait de l'importance qu'ils attachent à l'augmentation générale du capital. Il a souligné qu'avant la crise, la BAD avait élaboré sa stratégie à moyen terme pour la période 2008-2012, sans envisager une augmentation du capital. La stratégie, a-t-il ajouté, était fondée sur la forte croissance affichée par le continent.
Toutefois, avec le coup porté au continent par la crise, l'institution a été confrontée à une demande accrue sur ses ressources de la part de ses pays clients. Comme les autres banques multilatérales de développement (BMD), la BAD donc dû jouer un rôle anti-cyclique, conformément à l'appel lancé à Londres en 2009 par les pays du G-20 pays. Une situation qui n'a fait que rendre d'autant plus pertinente une augmentation du capital.
S'adressant aux gouverneurs, M. Kaberuka a souligné que le continent a besoin d'une voix forte et qu'il leur est nécessaire de parler d'une forte au sortir des consultations.
Il a relevé que l'institution qu'il dirige a l'expertise requise, et que la confiance dont elle jouit s'est accrue. Il a fait observer que la BAD a été la principale source de financement pour les projets d'intégration régionale. Le soutien des pays membres régionaux à une augmentation générale de capital, a-t-il indiqué, est un exemple de leur appropriation et de leur détermination à avoir une institution financière solide de premier ordre.
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Antoinette Batumubwira