«La coopération Sud-Sud est une des voies porteuses d'espoir pour l'émergence des économies africaines », avait souligné le communiqué final sanctionnant les récents travaux de la Coalition pour le dialogue sur l'Afrique tenus à Tunis.
Les consultations menées par une mission brésilienne, avec les officiels de la Banque, du 15 au 16 avril 2010, à l'Agence Temporaire de Relocalisation (ATR) de la Banque africaine de développement (BAD) à Tunis, en sont une belle illustration. En témoigne également la déclaration de Mme Alexandre Rosa, du ministère de la planification du Brésil, qui, aux termes de cette mission, a déclaré : «Nos consultations ont été des plus fructueuses et nous ont permis d'améliorer de façon optimale, la coopération avec la BAD».
Ces échanges entre le Groupe de la BAD et le Brésil ont permis de relancer leur partenariat. Ils ont été l'occasion de lever un coin de voile sur les domaines de coopération prioritaires pour les deux parties, et ont également et surtout ouvert la voie pour des échanges approfondis sur un partenariat rapproché, axé sur les résultats. C'est essentiellement le sens du propos du président Donald Kaberuka, s'exprimant sur ce partenariat, lorsqu'il indiquait : «Nous souhaitons une collaboration rapprochée avec le Brésil, dans un cadre concret, faisable et axé sur des résultats».
La mission brésilienne, a évoqué avec le président de la Banque, le 15 avril 2010, trois questions majeures : la reconstitution du FAD-12 et l'augmentation générale du capital (AGC-VI) ; le cofinancement ; et l'établissement d'un Fonds fiduciaire de la coopération Sud-Sud. Dans cette dynamique, la mission a saisi l'occasion pour réitérer l'appui du Brésil à la reconstitution du FAD-12 et à l'AGC-VI. Le pays, précise-t-on, devrait examiner la proposition du Groupe de la BAD, visant l'établissement du Fonds fiduciaire de coopération Sud-Sud.
Auparavant dans la journée, avec les experts des différents départements de la BAD, les Brésiliens se sont entretenus, entre autres sur la gestion des risques ; le cofinancement parallèle de projets agricoles, d'infrastructures ; et des opérations du secteur privé. Ils ont également évoqué l'importance du renforcement des capacités et de partage du savoir. Ces domaines, estiment-on, devraient constituer la base de la mise en oeuvre du mémorandum d'entente entre le Groupe de la BAD et la Banque nationale de développement du Brésil (BNDES).
Lors de sa récente visite au Japon, compte tenu des bonnes perspectives des économies africaines, le président Kaberuka avait d'ailleurs réitéré un vibrant appel pour l'investissement massif en Afrique. «Les entretiens approfondis du président avec la délégation brésilienne, ceci en présence de ses principaux collaborateurs, est un signe parlant... La forte délégation brésilienne à Tunis est également une sorte de retombée de cet appel à plus de présence de nos partenaires naturels sur le continent», a commenté la chargée par intérim de l'unité de la coopération et des partenariats de la BAD, Chioma Onukogu.
La coopération entre la BAD et le Brésil date de 1973, lors de l'adhésion du pays au Fonds africain de développement (FAD). Dix années plus tard, ce pays est devenu un partenaire clé de la BAD, ce qui s'est matérialisé par la signature, en septembre 1982, avec la BNDES, d'un protocole d'accord de coopération technique, pour un montant s'élevant à plus de 230.000 USD. La BNDES est une organisation fédérale publique, liée au développement du Brésil, à son industrie et au ministère du commerce extérieur.
De nombreux experts ont déjà souligné la forte complémentarité entre la coopération et l'intégration Sud-Sud et la coopération Nord-Sud. Rappelons que le Prix Nobel Joseph Stiglitz, avait mis, lors d'une conférence récente à la BAD, un accent particulier sur le rôle prépondérant que la BNDES pouvait jouer à cet égard dans le développement économique de notre continent.
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Aristide Achonu