Au cours d'un atelier organisé mardi 25 mai 2010 sur le Mécanisme africain de financement du développement des engrais (AFFM), dans le cadre des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), le directeur de la promotion des investissements et du développement du secteur privé du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (Comesa), Chungu Mwila (Zambie) et le responsable de la politique de l'Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA), Augustine Langyintuo (Kenya) ont tour à tour démontré l'importance de l'engrais dans le développement de l'agriculture en Afrique.
Pour le M. Mwila, l'agriculture est le soutien principal de l'économie de la majorité des pays africains et la source des emplois et du revenu pour au moins 65 % de la population du continent. Elle est également la source indirecte de revenu pour des millions d'autres personnes, puisqu'elle transcende l'ensemble de l'économie du continent à travers de multiples liens avec le secteur non agricole.
Le développement agricole est donc essentiel non seulement pour la croissance économique de l'Afrique mais aussi pour la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire. Néanmoins, dans le concert des nations en développement, l'agriculture africaine reste à la traîne et continue de faire les frais d'une baisse de productivité due à la dégradation des sols et des écosystèmes de production.
«Si l'on ne prend pas les mesures de correction nécessaires, cette situation restera l'une des plus grandes menaces à la durabilité de l'agriculture du continent», a prévenu le M. Mwila. C'est pour ces différentes raisons que l'utilisation des engrais est indispensable au développement de cette agriculture. Pour ce faire, les gouvernements, le secteur privé doivent soutenir des investissements en faveur des paysans et notamment en faveur des paysans les plus faibles économiquement pour leur permettre de revaloriser leurs productions.
Pour lui, il est vrai que la BAD abrite l'AFFM en tant que fonds spécial mais il est nécessaire que les gouvernements africains et les organisations régionales comme la Communauté de développement des Etats d'Afrique australe (Sadec) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et même le secteur privé appuient les activités de cette institution continentale au plan institutionnel mais également dans la mobilisation des ressources.
Cette vision a été soutenue par le Augustine Langyintuo, qui développé la vision de l'Alliance pour la révolution verte en Afrique qui s'appui sur la promotion des engrais comme étant le facteur principal pour le développement de l'agriculture africaine.
Il a expliqué que l'AGRA est un partenariat dynamique oeuvrant à travers le continent pour aider des millions de petits exploitants et leurs familles à s'affranchir de la pauvreté et de la faim. Les programmes de l'Alliance proposent des solutions pratiques pour augmenter la productivité et les revenus des petites exploitations tout en protégeant l'environnement et la biodiversité.
«Pour réaliser cet objectif, les partenariats de l'Alliance s'intéressent aux aspects importants de l'agriculture africaine, c'est-à-dire les semences, la fertilité des sols avec l'appui des engrais, l'eau, dans certains cas avec le concours de l'irrigation, le stockage des produits ainsi qu'aux marchés, à l'enseignement et à la politique agricoles de telle sorte que l'agriculture africaine soit à la fois source d'emplois, de devises pour les Etats et de stabilité sociale et politique», a-t-il ajouté.