La Coalition pour le dialogue sur l'Afrique (CoDA) a apporté jeudi à Addis-Abeba, où se tient le 7ème Forum pour le développement de l'Afrique (ADF, en anglais), sa contribution à la mobilisation du continent pour relever les défis du changement climatique.
Dans le cadre de cette contribution, le président du Conseil d'administration de CoDA, Festus Mogae, ancien chef de l'Etat du Botswana, a présidé une journée d'échanges sur les moyens à mobiliser pour aider les pays africains à réussir leur adaptation aux changements climatiques. Les participants à cette session thématique, qui a suscité un vif intérêt, ont d'abord débattu du financement des mesures d'adaptation aux changements climatiques.
Dans son exposé liminaire aux discussions sur cette thématique, Anthony Nyong, chef de la Division Environnement et Protection sociale à la Banque africaine de développement (BAD), a souligné l'importance d'un mécanisme approprié pour garantir le financement de l'adaptation aux changements climatiques en Afrique. Il a également défendu le principe de création d'un Fonds vert pour l'Afrique tout en justifiant son implantation dans un pays du continent. « Ne serait-ce qu'en terme de sensibilisation, il est bon que ce Fonds vert soit installé en Afrique ; la BAD est prête à l'accueillir. L'installation du Fonds en Afrique est justement la meilleure façon d'assurer son appropriation par les pays africains», a argumenté M. Nyong.
La session thématique présidée par CoDA s'est poursuivie par des discussions sur la gestion des risques liés au climat notamment le suivi, l'alerte précoce et la réduction des risques de catastrophe. Plusieurs orateurs ont, à cette occasion, insisté sur la nécessité de doter les institutions africaines des capacités d'anticipation sur les événements liés aux changements climatiques tels que les sécheresses, les inondations, les crises alimentaires ainsi que la désertification.
Les participants ont par ailleurs longuement débattu de la Science, de la technologie et du renforcement des capacités des Etats africains aux fins d'adaptation aux changements climatiques et de l'atténuation de leurs effets. D'autres participants ont insisté sur la nécessité de renforcer la coopération en matière d'enseignement et de recherche entre les universités africaines. Il est clairement apparu lors des échanges que les clivages linguistiques (anglophones, francophones, arabophones et lusophones) ont pénalisé la collaboration entre scientifiques africains.
Outre le président Festus Mogae, plusieurs autres membres du Conseil d'administration de CoDA ont apporté leurs contributions aux débats sur les différentes questions abordées par la session.
Tirant les conclusions de cette session, le président du Conseil de CoDA a loué la qualité des présentations et des échanges qui ont suivi. Il a assuré qu'elles iront enrichir le document consensuel qui sera adopté vendredi, à l'issue de cinq jours de discussions en plénières et en ateliers organisées lors du 7ème Forum pour le développement de l'Afrique.
Créée à l'initiative de la BAD, de l'Union africaine et de la Commission des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), CoDA entend s'intéresser à tous les enjeux du développement de l'Afrique. La Coalition a ainsi organisé à Abuja un séminaire sur le crime transnational en Afrique et ses conséquences ; une rencontre sur la crise financière, à Tunis et un autre séminaire sur l'intégration régionale à Abidjan.
Après l'adoption de ses statuts en mai dernier à Abidjan, en marge des assemblées annuelles de la BAD, CoDA tiendra son cinquième Conseil d'administration en novembre prochain à Port-Louis, la capitale mauricienne.
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Senvyraj Maistry