L'Afrique après la crise - Préparer le long terme

28 Octobre 2010
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Si l'économie africaine dans son ensemble a affiché une bonne résistance face à la crise, les dirigeants du continent doivent dorénavant s'attarder sur les facteurs pouvant mener à une véritable croissance à long terme, signale François Bourguignon, de l'Ecole d'économie de Paris, lors d'une présentation à la deuxième session plénière de la Conférence économique africaine, le 28 octobre 2010.

Pour l'ex économiste en chef de la Banque mondiale, l'enjeu auquel fait face l'Afrique au sortir de cette crise est de rendre plus pérenne sa croissance. M. Bourguignon rappelle qu'en dépit de la croissance qu'a connue le continent ces dernières années, la structure économique des pays africains n'a pas beaucoup évolué. Ces investissements accrus, cette meilleure gouvernance n'ont pas encore amené de changements structurels significatifs, insiste-t-il.

Notamment, les économies africaines devraient se diversifier davantage et accroitre leur commerce via des ententes.

De son coté, Pierre Jacquet, de l'Agence française de développement, rappelle que la démographie est un des enjeux majeurs du continent, non seulement en raison de l'accroissement prévu à quelque 1,75 milliard de la population africaine en 2050, mais de sa composition. L'arrivée massive des jeunes sur le marché du travail reste un enjeu crucial. A cette fin, le conférencier souligne l'importance du secteur manufacturier dans la création d'emploi, la nécessaire redistribution des ressources au profit des plus démunis, et l'épargne interne comme éléments pouvant structurer les économies africaines pour l'avenir.

Prioriser l'intégration régionale

Imaginez les 50 états américains comme des pays, avec des barrières au commerce : les Etats-Unis seraient bien moins riches que maintenant, déclare Nancy Birdsall, du Center for Global Development (Washington). Les agences de développement doivent davantage s'impliquer dans la réalisation de projets d'infrastructure régionaux, et en faire un axe central de leurs interventions. Certains états africains disposent d'un marché intérieur trop petit pour résister aux chocs externes, et leur isolement commercial avec leurs voisins les rend encore plus vulnérables.

Autre pilier du développement, selon la chercheure : la création d'une classe moyenne. Il faut faire croitre la classe moyenne en Afrique, dit-elle, avec des politiques appropriées et une taxation efficace qui permette aux citoyens d'obtenir en toute confiance des services de qualité.

Pour Olu Ajakaiye, du Consortium pour la recherche économique en Afrique, un sujet à débattre, et trop peu mis en avant, est la question des transferts illégaux de fonds hors d'Afrique : une partie de ces fonds, s'ils restaient dans le continent, permettraient de financer une partie des 93 milliards USD par an jugés nécessaires pour financer le développement des infrastructures en Afrique.

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