L'Afrique devrait réduire sa dépendance vis-à-vis de l'aide et développer d'autres sources de financement du développement, déclare Donald Kaberuka

4 Novembre 2010
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Tunis — L'Afrique doit réduire la dépendance vis-à-vis de l'aide et favoriser de nouvelles sources alternatives de financement du développement, a déclaré Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD), le 4 novembre 2010 à Tunis.

S'exprimant à l'ouverture de la Deuxième réunion régionale sur l'efficacité de l'aide au développement, M. Kaberuka a souligné que les pays africains devraient construire un agenda du développement qui fasse davantage appel aux ressources intérieures du continent, et qui réduise l'importance de l'aide internationale.

Les pays africains devraient envisager de recourir aux marchés financiers internationaux, et également utiliser le potentiel inexploité du marché intérieur des capitaux. « Il y a un réel appétit pour l'Afrique », a souligné M. Kaberuka.

"Pour élargir leur assiette fiscale, les Etats africains ont besoin de convaincre les citoyens que leurs impôts seront utilisés dans l'intérêt public. Beaucoup d'observateurs considèrent ce contrat implicite entre l'État et le citoyen comme fondamental pour le développement démocratique", a dit M. Kaberuka.

Alors que l'aide demeure encore très importante, le développement de l'Afrique doit être impulsé par la croissance du secteur privé ; par des administrations efficaces, dégageant leurs recettes propres pour financer les besoins de développement, et rendant compte aux contribuables de leur performance ; et par une plus forte intégration économique à travers le continent, créant ainsi des économies d'échelle permettant à l'Afrique de participer pleinement à l'économie mondiale.

«Je crois qu'il est temps de déplacer le débat de la mécanique de l'aide fournie aux pays africains vers les défis plus larges de développement auxquels nous serons confrontés dans les années à venir. L'aide ne constitue pas une fin en soi. En effet, si l'aide doit être véritablement efficace, elle va progressivement disparaitre. Une aide efficace doit être conçue dans cet esprit - soit de renforcer, et non pas remplacer, l'énergie et les capacités nationales ; et mettre en place, et non pas remplacer, les sources alternatives de financement du développement. Il s'agit d'une nouvelle façon de penser le partenariat pour le développement », a ajouté M. Kaberuka.

La Banque africaine de développement est l'hôte, du 4 au 5 novembre 2010, à Tunis, de la Deuxième réunion régionale sur l'efficacité, la coopération Sud-Sud et le développement des capacités.

La réunion est co-rganisée avec l'Agence de planification et de coordination du NEPAD et l'Union africaine. D'éminents représentants de toute l'Afrique, y compris des ministres, des hauts fonctionnaires, des membres du parlement, des dirigeants des organisations de la société civile, le secteur privé et les universités, y participent.

Les résultats de cette rencontre permettront de consolider les stratégies du continent, l'ordre du jour et les positions de l'Afrique en vue du quatrième Forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide (HLF-4), qui se tiendra à Busan, en Corée du Sud, en novembre 2011.

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Yvan Cliche

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