Tunis — Une meilleure gouvernance permettrait de bénéficier d'une eau plus propre, plus saine
Le manque de gouvernance dans le secteur de l'eau prive des millions d'Africains d'une eau potable propre, saine, et d'un assainissement adéquat et fiable, en plein XXIe siècle, indique un nouveau rapport de la Banque africaine de développement. Cette situation prévaut en dépit de nombreuses et rigoureuses évaluations techniques, financières économiques et institutionnelles à l'appui des projets d'investissement dans le secteur de l'eau et de l'assainissement en Afrique.
Le Rapport sur la gouvernance dans le secteur de l'eau en Afrique, qui sera lancé pendant la 3e Semaine africaine de l'eau à Addis-Abeba le 23 novembre 2010, pose les premiers jalons pour savoir si une faible gouvernance ne constituerait pas un des facteurs majeurs du manque de perspectives à long terme du secteur de l'eau en Afrique.
Le rapport épingle plusieurs risques de mauvaise gouvernance, largement partagés, et montre qu'ils sont facilement identifiables et qu'ils peuvent être facilement évités. Il constate également que des avancées substantielles pourraient se produire si les évaluations gouvernementales devenaient des procédures systématiques et si des critères de gouvernance étaient inclus dans les procédures d'approbation de projet par les bailleurs.
« Alors qu'il revient aux institutions locales et nationales de jouer le rôle le plus visible dans la régulation du secteur de l'eau, c'est le cadre politique, juridique et réglementaire qui fournit le socle d'une gouvernance globale », indique le rapport.
Tom Roberts, qui a coordonné l'étude, explique : « Parmi les rôles clés que les institutions et les organisations du secteur ont besoin de remplir pour renforcer et mener à bon port les fondations juridiques, politiques et réglementaires du secteur citons la planification stratégique et législative pour tous les secteurs liés à l'eau, la résolution des conflits et l'arbitrage, la régulation et le contrôle des usagers de l'eau et des prestataires de services. Le rapport passe en revue tous ces rôles ainsi que les diverses approches et principes y afférents un à un. »
« La littérature contemporaine sur le financement du secteur de l'eau s'intéresse - et c'est compréhensible - aux mécanismes et aux défis de financement d'initiatives concrètes, palpables d'approvisionnement en eau et d'assainissement, analyse Bobby J. Pittman, vice-président de la BAD chargé de l'Infrastructure, de l'intégration régionale et du secteur privé. Notre nouvelle étude, pour sa part, s'attache à l'importance de financer la clé de voute du système, à savoir les fonctions de gestion de l'eau et de gouvernance, en partant de la stratégie et de la planification à l'affectation, la gestion et le développement des ressources hydriques, en passant par la promulgation des politiques ou l'engagement avec les ayants-droit du secteur. »
Le rapport a abouti au développement d'indicateurs et d'objectifs à ajouter aux efforts d'amélioration de la gouvernance dans le secteur de l'eau en Afrique.. Le volume 1 du rapport, « Théorie et pratique », présente les résultats, les indicateurs et les objectifs. Le volume 2 propose des « Directives d'évaluation » concrètes pour jauger la gouvernance dans le secteur de l'eau des programmes et projets de développement africains.
Contact
Chawki Chahed