L'heure est venue pour l'Afrique de trouver sa place sur l'échiquier économique mondial, selon Jean-Michel Severino

26 Novembre 2010
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

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L'heure est venue pour l'Afrique de trouver sa place sur l'échiquier économique mondial, a dit Jean-Michel Severino, ancien vice-président de la Banque mondiale pour l'Asie et ancien directeur général de l'Agence française de développement (AFD), vendredi 26 novembre 2010 à Tunis.

M. Severino était l'hôte du Programme des éminents conférenciers de la Banque africaine de développement (BAD). Son exposé sur le thème: «Les nouveaux défis des politiques économiques en l'Afrique», a été suivi par des membres du personnel de l'institution, des universitaires, économistes-chercheurs, des responsables de missions diplomatiques basées à Tunis, ainsi que les médias locaux et internationaux. La conférence a été suivie dans tous les bureaux régionaux de la BAD.

Ouvrant la séance, le président de l'institution, Donald Kaberuka a souligné que le choix du conférencier n'a pas été fortuit. Selon lui, M. Severino compte parmi ceux qui s'intéressent aux questions liées au développement de l'Afrique. En effet, ayant vécu longtemps en Afrique, le conférencier «connaît l'histoire du développement du continent».

Tout au long de son intervention, M. Severino s'est évertué à répondre aux interrogations relatives aux enjeux auxquels l'Afrique est confrontée. Il s'agissait entre autres questions de savoir: Quels modèles économique et politique adopter? Quelle stratégie pour privilégier la croissance et continuer à faire reculer la pauvreté? Que faire pour encourager plus efficacement le renforcement des capacités?

S'agissant des performances économiques du continent, le conférencier a déclaré en substance que de nombreux pays africains ont réussi ces dernières décennies à faire face aux difficultés économiques et financières. L'heure est venue pour l'Afrique de trouver sa place sur l'échiquier économique mondial, a-t-il souligné, expliquant que les indicateurs économiques se sont redressés, avec une nette transformation des moteurs de la croissance. La cause, selon le conférencier : plus de personnes sont finalement sorties de la pauvreté, l'éducation a fait un pas de géant. Par ailleurs le marché africain est en pleine croissance, avec une classe moyenne grandissante. Cependant, a-t-il précisé, certains pays ont des taux de croissance beaucoup plus encourageants que d'autres. «Toutefois, certains pays n'atteindront pas les Objectifs de développement du millénaire», a-t-il fait remarquer.

L'un dans l'autre, M. Severino a souligné qu'il faudra, en dépit des performances en matière de croissance, prendre en compte le volet social, qui n'en est pas moins important dans l'élaboration de politiques économiques.

Le conférencier a énuméré quatre modèles économiques dont l'Afrique devrait s'inspirer. Il s'agit notamment de ceux des pays exportateurs (de pétrole, de minerais), par exemple les pays arabes; du modèle à double surplus (pays asiatiques), dont Singapour, Malaisie et Dubaï; du modèle à migration internationale, Mexique, Phlippines - avec 10% du PIB provenant des transferts des migrants; et du modèle des exportateurs de services - l'Inde, où les technologies de l'information et de la communication ont fait basculer les exportations vers les pays développés.

Pour M. Severino, l'Afrique dispose d'un espace géographique considérable et d'une grande structure démographique et devrait profiter de ces avantages pour renforcer son intégration. Ainsi, explique-t-il, le continent pourrait obtenir au moins 5% de croissance annuelle, s'il tire profit de l'urbanisation, de finances publiques assainies favorables à l'investissement, et s'il tirait d'une la structure démographique dans les 40 prochaines années, marquée par une population jeune et active.

Le conférencier a indiqué le rôle prépondérant que devrait jouer la BAD, compte tenu de la complexité grandissante des stratégies économiques à mettre en place par les pays du continent. «L'Afrique devra affiner sa propre politique économique, et choisir le modèle qui lui convient».

Clôturant les discussions, le président Kaberuka a abondé dans le sens de l'hôte de la conférence, tout en saluant les performances économiques remarquables réalisées par quelques pays africains.

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Aristide Ahouassou

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