La Banque africaine de développement (BAD) a participé à un dialogue de politique sur «L'efficacité des ressources en Afrique : opportunités pour le développement», organisé les 24 et 25 novembre au Cap, en Afrique du Sud, par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), le département sud-africain des Affaires environnementales, et l'Institut pour le développement durable.
Le dialogue visait principalement à enclencher la réflexion pour le Groupe de haut niveau sur la durabilité mondiale récemment mis en place par le Secrétaire général Ban Ki-moon. Co-présidé par le président sud-africain Jacob Zuma et la présidente finlandaise Tarja Halonen, le Groupe de haut niveau devrait présenter son rapport d'ici fin de 2011.
En reconnaissance du travail accompli par la BAD pour soutenir un développement respectueux du climat et une économie verte en Afrique, le PNUE a invité la Banque à partager avec le Groupe sa vision sur l'efficacité des ressources dans le contexte africain, en particulier en ce qui concerne son initiative visant à élaborer une stratégie pour la croissance verte.
Le dialogue a donné l'occasion aux participants des organisations nationales, régionales et internationales de reconnaître le travail important abattu par le Comité international pour la gestion durable des ressources (Groupe des ressources) sur les biocarburants, sur l'impact de la consommation et de la production sur l'environnement, et surtout, sur la dissociation entre la richesse et l'utilisation des ressources d'une part, et la dégradation de l'environnement de l'autre.
Le dialogue a également souligné les défis et les opportunités associés à l'économie verte en Afrique, y compris sa pertinence et ses coûts-avantages.
Plusieurs questions clés ont été soulevées :
la nécessité, dans le contexte de la crise économique mondiale, d'élaborer des politiques visant à relever les défis de la croissance économique, de la protection de l'environnement et de la stabilité sociale en Afrique, sans oublier les réformes réglementaires et fiscales qui permettront de mobiliser des fonds publics pour soutenir les investissements sociaux
la nécessité de surmonter les obstacles politiques, financiers, technologiques et institutionnels qui entravent le développement et la pénétration des technologies vertes orientées vers la durabilité en Afrique
l'importance de dissocier la croissance économique et la dégradation de l'environnement pour permettre aux pays africains de parvenir à un niveau acceptable de développement humain sans surcharger leur environnement
la nécessité pour l'Afrique de faire le passage vers un développement plus vert, à plus faible intensité de carbone et plus économe en ressources, en favorisant l'innovation et en adoptant d'autres moyens.
Al-Hamndou Dorsouma, expert supérieur sur le changement climatique à la division Conformité et sauvegardes de la Banque, a présenté au Groupe de haut niveau un document sur la stratégie de croissance verte de la Banque pour l'Afrique. La stratégie vise à créer une vision politique et une orientation stratégique pour soutenir le développement économique de l'Afrique grâce à l'utilisation efficace du capital naturel et l'adoption des meilleures pratiques et de politiques judicieuses. La Banque mettra au point la stratégie en partenariat avec l'Université de Harvard et le soutien de la GTZ, agence allemande de coopération internationale. La conception commencera dès janvier 2011 avec l'élaboration d'un projet de stratégie.
Cette étape sera suivie par l'organisation de consultations avec les parties prenantes aux niveaux national, régional et international, l'adoption de la stratégie par le Conseil d'administration de la Banque, et le parachèvement d'un plan d'action de mise en oeuvre pour novembre 2011. M. Dorsouma a également informé le Groupe du projet de création du Fonds vert de la Banque pour l'Afrique (AGF), un instrument qui, s'il est approuvé par le conseil d'administration, permettra de financer la mise en oeuvre de la stratégie de croissance verte et encouragera en Afrique un développement respectueux du climat.
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Mouhamadou Niang