2010 confirme la priorité de la BAD pour les infrastructures

12 Janvier 2011
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

En 2010, la répartition sectorielle des approbations de prêts et de dons pour les opérations du Groupe de la Banque africaine de développement a continué de refléter la stratégie à moyen terme (2008-2012) de l'institution, qui pose comme axe prioritaire d'interventions le secteur de l'infrastructure, aux côtés de la gouvernance, du secteur privé, de l'enseignement supérieur et de la technologie. En 2010, les investissements de la BAD dans le secteur des infrastructures devraient représenter deux tiers du total de ses opérations.

En ciblant l'infrastructure, la BAD montre à quel point elle privilégie les projets à gros impact, propres à instaurer un climat propice à l'investissement du secteur privé, accroître la compétitivité et la productivité, créer des emplois et favoriser une croissance durable. De la sorte, la Banque se met en position favorable pour contribuer avec davantage d'efficacité aux plus larges objectifs de développement du continent en matière de développement agricole, de sécurité alimentaire, de développement humain et d'intégration régionale, et pour répondre aux besoins particuliers des États fragiles et des pays à revenu intermédiaire. Elle pourra également mieux faire face aux défis environnementaux et jouer un rôle moteur dans la réponse aux impacts du changement climatique.

Adossée à une solide assise financière confortée par une excellente cote en Afrique, la Banque africaine de développement est dans une position privilégiée pour réaliser ces objectifs. A la lumière de son intervention efficace lors de la crise financière, la BAD a été invitée par ses partenaires, en particulier, à accroître ses interventions destinées à combler le déficit d'infrastructures de l'Afrique, qui entraîne une augmentation de 30 à 40% des coûts de transaction sur le continent. Qu'il s'agisse d'énergie électrique, de routes, de chemins de fer, de ports maritimes ou d'aéroports, le déficit d'infrastructure actuel de l'Afrique rend impossible de soutenir des économies dont le taux de croissance est de 7% par an.

Lors d'une intervention à Paris au début du mois de décembre 2010, Donald Kaberuka, le président de la BAD, a rappelé que pour combler le déficit actuel d'infrastructures «des moyens financiers substantiels sont nécessaires» . La Banque doit «joindre [ses] propres ressources à celles d'autres partenaires publics, privés, nouveaux ou traditionnels dans le cadre de partenariats durables» .

Des projets d'envergure

En termes de transports, la Banque a investi à peu près deux milliards USD en 2010, dont cinq cents millions U.S. $ dans des partenariats publics-privés. Quatre projets approuvés durant le dernier trimestre totalisent à eux seuls 900 millions U.S. $ répartis entre le Kenya, l'Afrique centrale, le Maroc et le Sénégal. Au Maroc, il s'agit de 400 millions U.S. $ pour financer le projet de renforcement de la ligne ferroviaire Tanger-Marrakech. Au Sénégal, 92 millions U.S. $ vont permettre de financer le projet de nouvel aéroport à l'Est de Dakar.

L'accès à l'eau potable et aux services d'assainissement a bénéficié en 2010 de près de 700 millions U.S. $.

Dans le domaine des télécommunications, la BAD a investi, via son guichet du secteur privé, dans le projet 03b, «other 3 billion», c'est-à-dire «les 3 autres milliards» de personnes non connectées. Ce projet de constellation de satellites soutenue par des infrastructures terrestres va permettre d'étendre l'accès à Internet dans les pays émergents africains.

En ce qui concerne l'énergie, environ 1,2 milliard U.S. $ ont été approuvés en 2010, dont un milliard U.S. $ répartis entre la RDC, l'Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie et l'Egypte, où l'intervention de 550 millions U.S. $ est le plus grand prêt jamais accordé au pays. Il va permettre la construction d'une centrale électrique à vapeur qui utilisera les ressources abondantes en gaz naturel et réduira la dépendance de l'Egypte au pétrole.

L'engagement à relever les défis du changement climatique

Des investissements comme celui d'Egypte sont de plus en plus nombreux pour produire une énergie propre. La BAD démontre ainsi son engagement pour l'atténuation des risques du changement climatique sur le continent. Les coûts imposés à l'Afrique par l'impact du changement climatique sont devenus encore plus apparents. A ce sujet, les membres du Groupe consultatif de haut niveau sur le financement de la lutte contre le changement climatique mis en place par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, dont fait partie le président de la BAD, ont conclu qu'il était possible de mobiliser le financement dont les pays à faible revenu ont besoin pour faire face aux effets néfastes du changement climatique.

Toutefois, la volonté politique sera surtout nécessaire pour permettre aux mécanismes de financement proposés d'être opérationnels.

A cet égard, le président de la BAD, Donald Kaberuka, soutenu par les dirigeants africains à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Cancùn, au Mexique, en décembre 2010, a souligné l'importance de la création d'un Fonds vert africain .

La conception et la mise en oeuvre du projet de Fonds vert pour l'Afrique se fondent sur l'expérience de la BAD dans l'hébergement et l'administration de fonds spéciaux similaires qui prennent en charge les besoins et les spécificités des pays africains, pour mobiliser des ressources supplémentaires. Il ne s'agit pas d'un Fonds de la BAD, mais d'un Fonds pour l'Afrique, qui tirerait parti des capacités de la Banque dans ce domaine. Ce que les dirigeants africains appellent de leurs voeux, c'est un mécanisme pour s'assurer que, quel que soit l'instrument multilatéral mis en place, (un Fonds vert global ou de préférence un Fonds vert africain), un montant donné sera mis de côté pour réagir et pour répondre aux besoins de l'Afrique.

En 2010, la BAD a donc confirmé son engagement dans le domaine de l'infrastructure. Mais le déficit est encore immense. Pour le combler, il faudrait investir le double de tous les investissements actuels cumulés dans l'infrastructure. Au-delà de ses opérations, la Banque, avec ses partenaires, continue à rechercher des sources innovantes de financements dans ce domaine.

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Lotfi Madani

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