Le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé aujourd'hui le document de stratégie d'intégration régionale pour l'Afrique australe couvrant la période 2011-2015. L'intégration régionale est un des principaux mandats de la Banque, comme l'indiquent le document de Stratégie à moyen terme 2008-2012, le cadre stratégique et opérationnel pour les opérations régionales et la stratégie d'intégration régionale 2009-2012.
Conformément au découpage régional de la Banque, la région de l'Afrique australe couvre 12 pays, à savoir : l'Afrique du Sud, l'Angola, le Botswana, le Lesotho, Madagascar, Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe. Sur la plus grande partie de la dernière décennie, l'Afrique australe a enregistré une hausse des taux de croissance réelle, une baisse de l'inflation, une amélioration de l'équilibre budgétaire, des termes de l'échange favorables, une réduction de la dette totale, et un faible déficit des comptes courants. En dépit des préjudices causés par la récente récession économique mondiale sur l'économie de la région par suite d'une forte baisse de la demande extérieure et des prix des ressources minérales, l'économie reprend progressivement en raison d'un essor de la demande d'exportations et de la hausse des prix des produits de base.
Le programme d'action concernant l'intégration régionale en Afrique australe vise à créer une région pleinement intégrée et compétitive au niveau international, avec comme objectif capital la réduction de la pauvreté. Pour appuyer cet objectif, le document de stratégie d'intégration régionale est axé sur les deux piliers énoncés dans la stratégie d'intégration régionale de la Banque, à savoir les infrastructures régionales et le renforcement des capacités. Il couvre également les biens publics régionaux, la convergence macroéconomique, la gestion du savoir et les mises en réseau.
Le développement des corridors est l'approche globale suivie par le document de stratégie d'intégration régionale en Afrique australe pour l'appui à la croissance économique et au développement social, par le biais du commerce intra-régional, l'approfondissement de l'harmonisation du droit, des institutions et de la réglementation, ainsi que la réduction des coûts de production.
Pour ce qui concerne les infrastructures régionales, la Banque se concentrera sur les domaines suivants : les transports (routes et voies ferrées), la production d'énergie (hydroélectricité et sources d'énergie renouvelable) et les TIC, en privilégiant la méthodologie des corridors.
En outre, la Banque prendra le leadership dans la promotion des programmes d'infrastructures respectueuses de l'environnement et du climat, afin de réduire les émissions de carbone. Par exemple, la Banque appuiera le développement des lignes de chemin de fer, qui émettent moins de carbone et ont un avantage comparatif dans la gestion des frets importants sur de longues distances, pour desservir les industries extractives qui occupent le premier plan dans la région australe. La production hydroélectrique sera également soutenue, car c'est une énergie propre bénéficiant d'un énorme potentiel, à un coût concurrentiel, dans la région.
En matière de renforcement des capacités, la Banque mettra l'accent sur les volets juridique, réglementaire et institutionnel pour la réussite des programmes d'infrastructures sélectionnés. Plus précisément, elle accordera une haute priorité à la formation sur la conception, le séquençage, la préparation, la mise en œuvre, le suivi-évaluation des programmes d'infrastructures des corridors.
Le fait que le document de stratégie d'intégration régionale pour l'Afrique australe ait été approuvé par le Conseil d'administration de la Banque souligne et renforce son engagement envers l'intégration de l'Afrique tout en fournissant un nouvel élan à cet engagement dans la sous-région.