Soutien à la transition post-révolution
Le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé aujourd'hui un prêt de 500 millions de dollars afin de soutenir le gouvernement tunisien dans la phase de transition d'après la révolution. L'objectif est d'aider à restaurer la stabilité socio-économique en Tunisie et de permettre une croissance mieux distribuée et bénéfique pour tous les Tunisiens.
Ce programme de soutien d'urgence sera déboursé rapidement et en une seule fois. Cette nouvelle approche permet à la Banque africaine de développement de mieux répondre aux besoins d'urgence des pays africains.
Ce financement de la BAD fait partie d'un programme de 1.4 milliard de dollars financé par la Banque mondiale (500 millions de dollars), l'Union européenne (90 millions d'euros) et l'Agence française de développement (185 millions d'euros).
Le Premier Ministre tunisien Beji Caïd Essebsi, a salué la Banque africaine de développement, comme première institution financière à avoir apporté son soutien au pays juste après la révolution du 14 janvier 2011. « La Tunisie apprécie tout particulièrement le soutien accordé par la BAD, a dit le Premier Ministre Essebsi à Donald Kaberuka, President de la Banque africaine de développement, quand il a recu Monsieur Kaberuka en avril dernier. « La BAD a fermement soutenu la Tunisie pendant des années et en particulier, dans les mois difficiles que nous venons de traverser, » a-t-il ajouté.
Donald Kaberuka a déclaré: « La Banque africaine de développement se tient aux côtés des peuples de la Tunisie et de l'Afrique du Nord pendant cette période importante, et la banque pourrait offrir de cinq à sept milliards de dollars pour soutenir la transition économique de la région dans les prochaines années vers une croissance plus forte et bénéficiant à tous. »
Cette opération de prêt répondra immédiatement aux exigences des Tunisiens exprimées si fort pendant la révolution. Elle comprend trois piliers : la réduction des disparités régionales en améliorant l'accès aux services sociaux dans les régions mal desservies, la création et le maintien des emplois ainsi que le renforcement de l'écoute des citoyens et de leur responsabilisation.
Une des priorités de cette opération de soutien est d'aider le gouvernement tunisien à réduire le chômage des jeunes, en particulier parmi les nouveaux diplômés. Une autre priorité est de réduire les inégalités entre riches et pauvres, en particulier entre les régions côtières plus riches et les régions de l'intérieur plus pauvres. Jacob Kolster, directeur régional de la BAD pour la Tunisie, la Libye et l'Egypte, a déclaré : « Investir dans la participation et la responsabilisation des citoyens et restaurer un climat propice à l'investissement sont essentiels pour une croissance économique équitable. Cela créera un nouveau sentiment d'espoir pour les Tunisiens et de confiance en l'avenir. » Ces défis sont amplifiés par les conséquences de la révolution, en particulier la baisse des revenus du tourisme, le gel des investissements et la croissance du chômage.
La Banque Africaine de développement travaillera en étroite collaboration avec le gouvernement tunisien, aux niveaux national, régional et local, comme avec la société civile, pour s'assurer que les objectifs du programme sont atteints, avec des résultats clairs et concrets sur le terrain, surtout dans les régions les plus pauvres.