Le prêt permettra de lancer le premier site d'énergie solaire concentrée en Afrique subsaharienne
La Banque africaine de développement mettra à la disposition de l'Afrique du Sud une enveloppe financière de 365 millions USD pour aider le pays à négocier le virage vert pour son secteur énergétique. Pour cette première opération du genre, le montage financier comprend un prêt de 265 millions USD approuvé par le conseil d'administration de la BAD le 30 mai 2011, ainsi que 100 millions de dollars de prêts concessionnels du Fonds pour les technologies propres. L'enveloppe financière appuiera l'opérateur électrique public sud-africain, Eskom, dans la mise en oeuvre d'un projet d'énergie renouvelable d'un montant total de 1,3 milliard. Ce projet introduira l'énergie solaire concentrée en Afrique subsaharienne et mettra en oeuvre la première centrale électrique éolienne d'envergure en Afrique du Sud.
L'appui de la BAD ne se limite pas à la seule assistance financière. Cette opération assure un transfert de connaissances majeur auprès des experts sud-africains sur la façon de concevoir et de gérer des projets éoliens et solaires. Grâce au financement et à la formation, la BAD appuie fortement l'Afrique du Sud à s'engager résolument dans la voie d'une économie forte alimentée par une énergie plus propre.
Le prêt permettra à Eskom de financer deux projets : un site d'énergie solaire concentrée de 100 MW à Upington et la ferme éolienne de Sere, près de Koekenaap, au Cap occidental. Ces projets répondent directement aux besoins accrus en énergie de l'Afrique du Sud. Ils correspondent également au besoin du pays de diversifier son bouquet énergétique, en augmentant progressivement le poids de l'énergie propre à 42% d'ici 2030 comme prévu dans le Plan des ressources intégrées que l'Afrique du Sud a publié cette année.
« Les deux initiatives sont les premières du genre dans une région où elles font figure de test et de catalyseur pour la fourniture d'électricité à grande échelle à partir de technologies renouvelables pour remplacer les énormes émissions en CO2 prévues à moyen terme », a déclaré Hela Cheikhrouhou, directrice du département de l'Energie, de l'environnement et du changement climatique.
Les réductions d'émissions seront d'environ 5 millions de tonnes équivalent carbone (sur une durée de vie de 20 ans) pour le projet éolien de Sere et 9 millions de tonnes pour le site solaire d'Upington. En plus des énormes avantages environnementaux, le projet aura un impact positif sur la création d'emplois.
L'Afrique du Sud génère actuellement à peine 22 MW d'énergie éolienne et n'a pas de site d'énergie solaire relié au réseau électrique national. En 2010, Eskom avait émis environ 224,7 millions de tonnes de CO2, ce qui fait de l'Afrique du Sud une des économies à plus forte intensité de carbone dans le monde. Environ 90% de l'énergie électrique produite dans le pays en 2010 était générée par des combustibles fossiles. Même s'il est plus coûteux de produire de l'électricité à partir de sources renouvelables que de solutions à base de charbon, l'objectif est de diminuer au fil du temps le coût marginal de l'électricité propre.
Le projet devrait permettre de jeter les bases d'une future flotte de centrales solaires en démontrant sur le terrain les avantages et les performances des technologies solaires.
Le projet démontre l'engagement continu de la BAD à fournir à tous les Africains une énergie plus abondante et plus propre. Elle y oeuvre en maximisant les options d'énergie propre, en mettant l'accent sur l'efficacité énergétique, et en travaillant avec les pays développés et les institutions de développement pour canaliser rapidement et efficacement une part plus importante du financement du développement. La BAD est à la tête des efforts de l'Afrique pour mettre en oeuvre les technologies d'énergie propre. Dans le cadre de ses efforts visant à favoriser des modèles de développement basés sur la croissance verte en Afrique, la BAD est en train de concevoir des instruments de financement innovants adaptés aux spécificités des économies et des marchés africains, outre le financement de projets d'énergie propre.
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Onike Nicol-Houra