En 2010, les approbations du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) se sont élevées à 4,1 milliards d'UC (1 UC = 1,6 dollar), ce qui représente une nette contraction par rapport au niveau record de 8,06 milliards d'UC enregistré l'année précédente. Ce volume de prêts marque en réalité un retour à la normale après la crise financière mondiale. Toujours est-il que les opérations de 2010 ont été de 16,1 % supérieures à celles de 2008.
Les financements des trois guichets du Groupe de la Banque se présentent comme suit : la BAD a approuvé 2,58 milliards d'UC (63 %), dont 1,21 milliard pour les opérations du secteur privé ; le FAD a approuvé 1,46 milliard d'UC (35,5 %) ; et le FSN a approuvé 29,5 millions d'UC (0,7 %).
Les fonds spéciaux (ressources de la Facilité africaine de l'eau, de l'Initiative pour l'alimentation en eau et l'assainissement en milieu rural et du Fonds pour l'environnement mondial) ont représenté 32,4 millions d'UC (0,8 %).
La répartition sectorielle des approbations a traduit le respect par la Banque de sa politique de sélectivité, de priorité aux projets et d'efficacité. Elle a également été à l'image de la demande croissante des PMR pour l'appui à l'infrastructure.
Conformément à la Stratégie à moyen terme (SMT), l'infrastructure arrive à la première place, avec une allocation de 2,6 milliards d'UC (70,9 %), suivie de la finance (opérations du secteur privé essentiellement) qui a obtenu 319,9 millions d'UC (8,7 %) et du multisecteur (appui à la gouvernance, à la gestion du secteur public, etc.) qui a obtenu 301,2 millions d'UC (8,2 %). Ces trois secteurs réunis ont représenté 87,8 % des prêts et dons opérationnels.
La primauté réservée à l'infrastructure est emblématique de la sélectivité de la BAD qui cible des projets à gros impact, propres à instaurer un cadre porteur pour l'investissement du secteur privé, à accroître la compétitivité dans les PMR, à créer des emplois et à favoriser une croissance économique durable.
Les approbations de prêts et dons du Groupe de la Banque en faveur des cinq sous-régions (y compris les interventions multinationales) se sont élevées à 3,67 milliards d'UC, contre 7,51 milliards d'UC en 2009.
Elles sont ventilées comme suit : 1,47 milliard (40,1 %) pour l'Afrique du Nord ; 595,8 millions pour l'Afrique de l'Ouest (16,2 %) ; 560,3 millions pour l'Afrique de l'Est (15,2 %) ; 492,8 millions pour l'Afrique australe (13,4 %), et 234,6 millions pour l'Afrique centrale (6,4 %) et 319,1 millions pour les opérations multinationales.
En 2010, les approbations du guichet non concessionnel se sont établies à 2,58 milliards d'UC pour 59 opérations, contre 5,6 milliards d'UC en 2009 pour 84 activités, soit une contraction de 53,9 %. Néanmoins, les approbations de 2010 ont dépassé de 42,8 % celles de 2008.
Les prêts-projets et les prises de participations privées ont reculé de 3,94 milliards d'UC en 2009 à 2,3 milliards d'UC en 2010, soit une baisse de 41,6 %. De même, les prêts à l'appui de réformes ont chuté de 1,52 milliard d'UC en 2009 à 128,6 millions en 2010.
Les dons ont diminué de 25,1 millions d'UC en 2009 à 11 millions d'UC. En ce qui concerne l'allégement de la dette des pays à faible revenu, l'allocation de la Banque au titre de l'initiative PPTE renforcée s'est accrue de 27,7 %, passant de 112,8 millions d'UC en 2009 à 144,1 millions en 2010.
Il ressort de la répartition des approbations de la BAD par instrument de financement que les prêts-projets et les prises de participations privées ont représenté 89 %, l'allégement de dette 5,6 %, les prêts à l'appui de réformes 5 % et les dons 0,4 %.
Durant l'année, les opérations du secteur privé se sont élevées à 1,21 milliard d'UC, contre 1,16 milliard d'UC en 2009. Le secteur privé a représenté 46,7 % des approbations de la BAD et 29,4 % de l'ensemble des approbations du Groupe de la Banque.
Les prêts-projets privés et sans garantie publique et les lignes de crédit ont totalisé 1,02 milliard d'UC sur les approbations de la BAD, tandis que les prises de participations privées ont représenté 189,9 millions d'UC.
Alors que les prêts-projets sont en général destinés à stimuler la croissance économique et faire reculer la pauvreté, les lignes de crédit visent à approfondir les marchés financiers intérieurs afin de permettre aux petites et moyennes entreprises (PME) d'accéder aux financements.
Les investissements du Groupe de la Banque dans beaucoup de projets et programmes multinationaux d'envergure ont pris la forme de prêts, de lignes de crédit et de prises de participations privées; ils visaient à renforcer la coopération économique et l'intégration régionale, améliorant du coup le climat d'investissement.
Les décaissements de la BAD se sont élevés à 1,34 milliard d'UC, soit une baisse de 43 % par rapport aux 2,35 milliards décaissés en 2009.
Au 31 décembre 2010, les décaissements cumulés (y compris les prêts non souverains) s'établissaient à 21,31 milliards d'UC. Fin décembre, 810 prêts avaient été entièrement décaissés pour un montant de 18,75 milliards d'UC, soit 88 % des décaissements cumulés. Fonds africain de développement (FAD)
En 2010, les approbations du guichet concessionnel se sont établies à 1,46 milliard d'UC, contre 2,43 milliards d'UC en 2009. Les deux principaux secteurs bénéficiaires ont été l'infrastructure, avec 1,1 milliard d'UC (77,1 %), et le multisecteur, avec 214,8 millions d'UC (15,1 %).
Cette répartition est conforme à la Stratégie à moyen terme de la BAD, qui dicte de privilégier les domaines opérationnels censés produire le maximum d'impact, stimuler la croissance et encourager l'investissement.