Pour créer en Afrique des systèmes innovants efficaces et capables de soutenir la croissance, il est nécessaire de mettre en place des organisations et des institutions formelles et de renforcer systématiquement les compétences des éléments déjà en place qui sont sources d'innovations. C'est à ces impératifs que répondent les discussions du séminaire de haut niveau sur « L'Afrique: Plateforme d'innovation pour la croissance » des Assemblées annuelles de la BAD au Portugal, (6-10 juin).
Mettre en place des systèmes efficaces d'innovation suppose que les goulots d'étranglement à l'intérieur du système soient identifiés, que la circulation interne des savoirs soit améliorée. En outre il faut renforcer les interactions entre les différents acteurs.
Le préalable est que les pays africains structurent leurs économies d'après un schéma fondé sur des activités axées sur les facteurs, l'efficience et l'innovation.
En outre, ils doivent procéder à une analyse détaillée de la cohérence éventuelle entre les capacités humaines, organisationnelles et institutionnelles et les possibilités de croissance d'une économie sur la base de l'état actuel de ses structures et de ses ressources naturelles.
Il ne faudrait pas sous-estimer l'importance de cet exercice de vérification de la cohérence stratégique entre les structures économiques et les opportunités et les capacités en matière de développement parce que ce dernier conditionne les choix de politiques et l'investissement dans les stratégies innovantes.
Il peut également aider les décideurs politiques à identifier les priorités économiques ainsi que des « quick wins » (gains rapides et faciles) fondés sur les opportunités actuelles et à venir. Le souci majeur des décideurs politiques sera de s'assurer que les stratégies innovantes sont conçues en bonne connaissance de cause, tant celle des conditions structurelles que des capacités actuelles de l'économie.
Le rôle de l'État doit alors consister essentiellement à encourager la création de systèmes innovants en proposant des mesures incitatives appropriées capables de soutenir en permanence le renforcement des capacités d'innovation.
Plus particulièrement, l'Etat doit mettre en place un cadre de politiques devant jouer le rôle de catalyseurs d'efficience et d'efficacité. Ce cadre doit inclure les questions liées à l'enseignement supérieur et la formation, l'efficience du marché des biens et du travail, le degré de sophistication du marché financier et la diffusion des technologies.