La Banque africaine de développement publie le 20 septembre un livre intitulé : « La Chine et l'Afrique, un nouveau partenariat pour le développement ? ». Au cours des dernières années, la Chine a été la nouvelle partenaire la plus en vue de l'Afrique et ces nouvelles relations sino-africaines suscitent de vifs débats. La Chine est-elle vraiment la seule gagnante dans ses relations avec le continent africain ? Ce livre remet en question cette idée en analysant les opportunités pour les deux parties et les défis qu'elles soulèvent.
Selon le vice-président et économiste en chef de la BAD, Mthuli Ncube, « la présence grandissante de la Chine s'explique par la puissance économique et politique croissante de ce pays sur la scène mondiale, ainsi que par l'intérêt de la Chine porte pour le secteur des ressources naturelles de certains pays d'Afrique dans le but d'alimenter son expansion économique ». D'un côté, la Chine a besoin de ressources naturelles, de l'autre elle joue un rôle important comme source de financements et de savoir-faire nécessaires au développement du continent.
Le commerce entre l'Afrique et la Chine est considérable : en 2009, les flux commerciaux atteignaient 93 milliards de dollars, 8 fois plus qu'il y a dix ans. Mais les exportations africaines ne proviennent principalement que des quatre pays les plus riches en ressources naturelles. Le pétrole représente les trois quarts des exportations et 6 pays seulement importent les deux tiers des importations totales vers l'Afrique.
La plus grande partie du commerce et des investissements de la Chine est liée aux industries extractives et aux infrastructures. Plus de 35 pays africains bénéficient de financements dans ce domaine. Les investissements ont été multipliés par sept en six ans. L'amélioration des infrastructures permet de faciliter l'accès des produits africains aux marchés régionaux et internationaux. La création de zones économiques spéciales exploitées par les Chinois est une occasion pour renforcer les capacités manufacturières de nombreux pays africains.
Le rôle croissant de la Chine ne doit pas masquer l'importance des partenaires au développement traditionnels de l'Afrique, qui continuent d'être les plus grands acteurs dans l'aide publique au développement, les commerces et les investissements. De plus, ces partenaires traditionnels procurent souvent certaines formes très efficaces d'aide, telles que les appuis budgétaires. Pour la Banque, les bailleurs de fonds traditionnels et les partenaires émergents tels que la Chine jouent des rôles complémentaires. La BAD souhaite tirer parti des ressources et du savoir-faire chinois en matière de développement au profit des économies africaines.
Ce nouveau livre constitue l'aboutissement des travaux menés dans le cadre du projet « la Chine en Afrique » de la Banque. Il rassemble les contributions de quelques-uns des plus grands spécialistes des relations sino-africaines et a bénéficié du soutien financier du ministère britannique pour le Développement international (DFID).