L'impact du conflit libyen sur l'économie du pays aura des conséquences importantes sur la reconstruction politique et économique, d'après la nouvelle Note économique de la BAD. Les institutions de l'Etat ont été affaiblies par le conflit et par le clientélisme qui régnait sous l'ancien régime. La Libye devra donc se doter d'institutions capables d'atténuer les conflits d'intérêt entre tribus et régions.
Les enjeux pour la Libye de l'après-guerre examinent les perspectives de reconstruction de la Libye, dans l'optique de la réparation des préjudices causés par la guerre et par le favoritisme qui sévissait dans le pays. Par-delà l'amélioration de la gouvernance, la reconstruction de la Libye devra s'accompagner de la mise en oeuvre des réformes économiques compromises par l'ancien régime. Le pays devra tourner le dos à l'excès de dépendance vis-à-vis de l'Etat et des revenus des hydrocarbures, tout en prenant de plus en plus en charge les questions d'efficacité de la règlementation et de diversification. Les réponses à ces questions sont nécessaires pour mettre au travail le grand nombre de chômeurs en Libye.
Avant le conflit, le triangle libyen de l'extraction, du sous-développement institutionnel et d'une représentation limitée constituait un frein à la capacité de réforme et de création de diversité institutionnelle dans le pays. Maintenant que le conflit a rendu possible la rupture avec le passé, la Libye a l'opportunité de poursuivre une gestion plus efficace de son économie, et par là, l'amélioration du niveau général de la gouvernance dans le pays. Si l'impact du conflit sur le pays est important, les nouveaux dirigeants ont toutefois la capacité de prendre un grand nombre de décisions stratégiques qui leur permettront de poser les fondations d'une bonne gouvernance et de la réforme de l'économie.