«En tant que chercheur et spécialiste des questions environnementales, je compte contribuer à une large diffusion des acquis de cette conférence auprès des autres chercheurs», a déclaré Ibouraïma Yabi, en marge de la Conférence économique africaine, à Addis-Abeba, du 25 au 28 octobre 2011.
Quelles sont vos attentes en tant que participant à cette conférence ?
Mes attentes portent sur l'acquisition, l'échange de connaissances et d'expériences avec les collègues africains et ceux venant des autres parties du monde sur la notion d'économie verte, son contenu et les implications pour le chercheur environnementaliste. Ma présence s'inscrit également dans le cadre d'une exploration de possibilités de coopération avec le réseau africain et international d'échanges et de partages pouvant aboutir à des projets de recherche-action dans le domaine de la production verte dans nos différents pays.
Que vous inspire la thématique de la conférence "Economie verte et transformation structurelle en Afrique" ?
Les États africains doivent s'engager résolument sur le chemin du développement économique afin d'améliorer les conditions de vie des populations en valorisant de façon efficace et efficiente les énormes potentialités naturelles et humaines dont dispose le continent. Mais, tout en assurant une croissance économique soutenue, les pays africains doivent intégrer et tenir grand compte de la dimension «durabilité» dans la mise en valeur des ressources naturelles. Autrement dit, l'Afrique doit, en tirant leçon des expériences des autres continents, construire son propre modèle de développement économique basé sur l'utilisation et la gestion durables des ressources naturelles et humaines afin de verdir son développement.
Il est évident que l'atteinte de cet objectif appelle à de profondes transformations. D'abord de la part des décideurs en termes de choix de politiques (priorités) et de gestion des affaires et biens publics. Aussi, les chercheurs africains devront réorienter leur recherche en se focalisant sur la connaissance (disponibilité, pression, menace, etc.) des ressources naturelles, les innovations techniques/technologiques, les bonnes pratiques, etc.), tout en impliquant dans la mesure du possible les décideurs, les opérateurs économiques, les communautés, etc. afin d'obtenir leur soutien. Ce faisant, ils mettront réellement la recherche au service du développement durable des sociétés. Aussi, les États devront trouver des voies et moyens pour impliquer les opérateurs économiques privés dans cette nouvelle vision du développement afin d'obtenir leur coopération et soutien.
Comment comptez-vous capitaliser les acquis de la conférence pour aider à atteindre la croissance verte dans votre pays ?
En tant que chercheur et spécialiste des questions environnementales, (Géographe), je compte contribuer à une large diffusion des acquis de cette conférence auprès des autres chercheurs qui n'ont pas eu l'opportunité de participer à cette conférence. Des possibilités de constitution de réseaux de chercheurs pour un développement vert au Bénin, seront explorées en vue d'une prise en compte de cette nouvelle orientation du développement dans la définition des thématiques et sujets de recherche. Ce faisant, on pourra produire des connaissances pertinentes restituées dans des langages simples accessibles aux décideurs et autres acteurs pour les aider à prendre des décisions appropriées. A cet égard, le soutien matériel et financier des décideurs et autres partenaires financiers, est vivement souhaité car il sera décisif.
Contact
Aristide Ahouassou