La Banque africaine de développement (BAD) et la conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) ont exprimé fermement leur volonté de dynamiser le développement grâce aux énergies renouvelables lors du lancement à Tunis du nouveau rapport 2011 sur la technologie et l'innovation.
A l'heure où les négociations mondiales se déroulent en Afrique du Sud à la conférence des Nations Unies sur la lutte contre changement climatique, ce rapport, écrit par CNUCED en collaboration avec la BAD, examine le rôle que peuvent jouer les technologies liées aux énergies renouvelables sur le continent. Il montre comment ces énergies propres, combinées aux sources d'énergie classique, pourraient fournir aux pays des solutions énergétiques pour répondre à leurs besoins. D'après Mongi Hamdi, directeur du département science, technologie et technologies de l'information à la CNUCED, le défi est double pour l'Afrique : « Il s'agit de développer l'accès à l'énergie tout en réduisant l'impact de leur développement sur le changement climatique ».
Pendant la conférence de presse, Hela Cheikrouhou, directrice du département de opérations environnement et énergie de la BAD, a souligné l'importance des énergies renouvelables dans la nouvelle stratégie de la banque dans le secteur de l'énergie en Afrique. D'après elle, « lorsqu'une bonne combinaison de financements traditionnels et de financements concessionnels pour la lutte contre le changement climatique est mise en place, la plupart des technologies propres deviennent un bon choix économique pour les pays africains. »
La banque est déjà mobilisée sur plusieurs projets d'envergure liés aux technologies d'énergies renouvelables : le programme éolien marocain à travers plusieurs centrales éoliennes et infrastructures hydrauliques associées, le développement du champ de vapeur pour la centrale géothermique de Menengai au Kenya, le développement du potentiel hydro-électrique d'Inga en République démocratique du Congo, le projet éolien et solaire d'Eskom en Afrique du Sud, et le projet hydroélectrique de Boali en République centrafricaine.
L'exemple de la Tunisie a aussi été développé. Le pays n'est pas très riche en énergies fossiles mais a des ressources éoliennes et surtout solaires significatives. Le coût de ces technologies, si elles sont développées à grande échelle est encore élevé, surtout pour la technologie du solaire concentré. Mais la mobilisation des partenaires et du gouvernement dans ce secteur pourrait être une opportunité pour qu'un pays comme la Tunisie devienne un pionnier, en attirant des ressources de financement concessionnels pour en améliorer la rentabilité économique.
Les énergies renouvelables donnent l'opportunité au continent africain d'aller sur la voie d'une croissance plus verte et plus durable. La BAD et ses partenaires soutiennent cette vision et ne cessent d'encourager une mobilisation des ressources pour mieux lutter, s'adapter et atténuer le changement climatique en Afrique.