En tant qu'administrateur du Groupe de la Banque, nous nous réjouissons de voir comment l'institution fait de la corruption son cheval de bataille dans les projets qu'elle finance. La sensibilisation du personnel est très importante. Nous pensons que les uns et les autres doivent comprendre les mécanismes de la corruption et les moyens de lutter contre elle. La corruption est l'affaire de tous.
Pour nous, il faut éduquer la jeunesse à la base, la société civile et les organisations non-gouvernementales à jouer pleinement leur rôle. La corruption en Afrique touche de nombreux domaines et compte de nombreux degrés d'intervention.
La corruption a généralement cours dans nos administrations en Afrique, et il n'est pas rare que les citoyens paient des pots-de-vin pour obtenir plus rapidement des documents administratifs, comme les titres fonciers ou les carte d'identité nationales. Dans un certain sens, la lenteur de l'administration africaine a favorisé l'expansion de la corruption. Le développement de la corruption a habitué les fonctionnaires au gain facile.
La corruption a même cours dans les milieux scolaires et universitaires, car beaucoup d'étudiants achètent leurs diplômes au lieu de fournir les efforts nécessaires à la réussite. Les professeurs, mal rémunérés par l'Etat, y voient un moyen pour arrondir leurs fins de mois et n'hésitent pas à cautionner ces pratiques hautement répréhensibles. Les exemples de manifestations de la corruption ne manquent pas : payer une infirmière pour avoir une chambre d'hôpital décente, pratiquer l'évasion fiscale par des dessous de table aux fonctionnaires concernés, importer un bien sans s'acquitter des droits de douane, etc. Le personnel et la Banque peuvent et doivent servir de modèles pour le continent africain.
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Artistide Ahouassou