« Agissons contre la corruption aujourd'hui, avec le département de l'intégrité et de la lutte contre la corruption» : C'est le slogan adopté par le Groupe de la BAD, pour commémorer, le 9 décembre, la Journée internationale contre la corruption.
Ouvrant la cérémonie, à l'Agence Temporaire de Relocalisation, le vice-président en charge des services institutionnels, Kordjé Bédoumra, a souligné la nécessité pour le personnel d'oeuvrer pour la création d'un environnement où «prévalent la confiance et la tolérance zéro en matière de corruption», en dénonçant tout acte qui porte atteinte aux opérations de la Banque et au développement de l'Afrique.
La direction de la Banque et son conseil d'administration accordent une attention particulière à la lutte contre la corruption, ainsi qu'à cette Journée que nous «célébrons pour la première fois». Il en découle, a rappelé M. Bédoumra, l'effort qui a permis la création du département de la Lutte contre la corruption (AICD. Ce département est l'axe central autour duquel s'organisent les efforts déployés par la Banque pour améliorer le climat des investissements en Afrique. De par ses activités, ce département contribue à faire réduire le risque de voir proliférer des pratiques prohibées telles que la fraude et la corruption au sein de la Banque et dans les projets bénéficiant de son concours.
Le vice-président a insisté que la lutte contre la corruption doit préoccuper à tous les niveaux à la Banque. Selon lui, il s'agira de dénoncer tout acte qui porte atteinte aux opérations de la Banque et au développement de l'Afrique.
Pour la directrice du département de l'Intégrité et de la lutte contre la corruption, la Banque s'est engagée à atteindre l'objectif zéro tolérance. Pour ce faire, a-t-elle indiqué, « il est impératif que le personnel dans son ensemble s'approprie le thème de la célébration, et de faire de la lutte contre la corruption, un combat quotidien ». Elle affirme par ailleurs que cette lutte devrait nous préoccuper tous, car, « seuls les efforts de chacun contribueront à éradiquer le fléau». Elle ajoute par ailleurs : « Il faut créer un environnement propice au refus de participer à toute activité qui ne soit ni légale ni transparente et signaler les cas de corruption, car des dispositions de sanction existent.»
Comme bien d'autres participants, l'administrateur Abdelhak Benallegue s'est réjoui de voir la manière dont l'institution fait de la corruption son cheval de bataille dans les projets qu'elle finance.
Selon lui, la corruption en Afrique touche de nombreux domaines et compte de nombreux degrés d'intervention. L'administrateur affirme que les exemples de manifestations de la corruption ne manquent pas : elle a même cours dans les milieux scolaires et universitaires, car beaucoup d'étudiants achètent leurs diplômes au lieu de fournir les efforts nécessaires à leur réussite. Des professeurs, mal rémunérés par l'Etat, y voient un moyen pour arrondir leurs fins de mois et n'hésitent pas à cautionner ces pratiques hautement répréhensibles. «Le personnel et la Banque peuvent et doivent servir de modèle pour le continent africain,» a conclu l'administrateur.
Le personnel de la Banque et le grand public peuvent se servir des lignes téléphoniques d'urgence sécurisées mises en place par IACD pour signaler des cas de fraude, corruption, coercition et collusion ou des cas d'inconduite de la part du personnel de la Banque au sein de la Banque ou dans les activités financées par elle.
IACD acceptera toutes les informations, qu'elles soient données à titre anonyme ou à découvert. IACD fera tout son possible pour protéger le caractère confidentiel des informations fournies ainsi que l'identité de ceux qui les fournissent.
«La corruption est l'affaire de tous ! Oui, nous pouvons aider à éradiquer la corruption à la Banque et dans nos pays ! » a déclaré avec insistance le vice-président Kordjé Bédoumra
Quel est l'impact de la corruption sur le développement du continent, et quel rôle la Banque peut-elle jouer pour dans la recherche de solution?
Notre continent se trouve dans une situation assez paradoxale : il est en effet perçu comme « le continent le plus pauvre du monde » alors qu'il est dans le même temps l'un des mieux nantis en termes de ressources naturelles et minières. Par ailleurs, la pauvreté qui y sévit s'explique en grande partie par une mauvaise gestion des ressources existantes, qui se traduit par une mauvaise redistribution des richesses. Il faut donc reconnaître ici que l'un des plus grands maux qui freinent la croissance de l'Afrique est la mauvaise gouvernance, avec comme corollaire la corruption.
Elle est présente à tous les niveaux de la société, elle empêche l'établissement d'un environnement économique stable, et inhibe tous les efforts de développement consentis au niveau macroéconomique, sous régional et régional.
La haute direction de la Banque accorde une attention particulière à la lutte contre la corruption qui s'est traduite par la création d'un département de la Lutte contre la corruption (AICD), et à cette journée que notre institution célèbre pour la première fois. Avec IACD, la Banque a mis en place des outils d'information, de sensibilisation et de contrôle avec pour objectif la tolérance zéro, et l'introduction des actions contre la corruption puisse dans nos moeurs, d'abord ici à la Banque, ensuite dans nos pays membres régionaux à travers la rigueur que nous impulsons dans la conduite et le suivi de nos projets.
En tant qu'administrateur du Groupe de la Banque, nous nous réjouissons de voir comment l'institution fait de la corruption son cheval de bataille dans les projets qu'elle finance. La sensibilisation du personnel est très importante. Nous pensons que les uns et les autres doivent comprendre les mécanismes de la corruption et les moyens de lutter contre elle. La corruption est l'affaire de tous. Pour nous, il faut éduquer la jeunesse à la base et faire en sorte que la société civile ainsi que les organisations non-gouvernementales jouent pleinement leur rôle. La corruption en Afrique touche de nombreux domaines et compte de nombreux degrés d'intervention. Le personnel et la Banque doivent servir de modèles pour le continent africain.
La corruption a généralement cours dans nos administrations en Afrique et il n'est pas rare que les citoyens paient des pots-de-vin pour obtenir plus rapidement des papiers administratifs, notamment, les titres fonciers ou cartes d'identité nationales. Dans un certain sens, la lenteur de l'administration africaine a favorisé l'expansion de la corruption. Le développement de la corruption a habitué les fonctionnaires au gain facile.
La corruption a même cours dans les milieux scolaires et universitaires, car beaucoup d'étudiants achètent leurs diplômes au lieu de fournir les efforts nécessaires à la réussite. Les professeurs, mal rémunérés par l'Etat, y voient un moyen pour arrondir leurs fins de mois et n'hésitent pas à cautionner ces pratiques hautement répréhensibles. Les exemples de manifestations de la corruption ne manquent pas : payer une infirmière pour avoir une chambre d'hôpital décente, pratiquer l'évasion fiscale en corrompant les fonctionnaires concernés, importer un bien sans s'acquitter des droits de douane, etc.
« Le tribunal administratif peut jouer un rôle de prévention dans la lutte contre la corruption» - Lipou Massala, secrétaire administratif du TRIB
Quel rôle le Tribunal administratif de la BAD peut-il jouer dans la sensibilisation à la responsabilité du personnel, étant entendu que la lutte contre la corruption doit se faire en amont comme en aval ?
Le tribunal administratif peut effectivement jouer un rôle par l'information, en s'associant à toutes les activités de formation et d'information en direction des membres du personnel, nouveaux et anciens, et quels que soient leur grade ou leur position à la Banque (personnel d'appui, personnel professionnel, managers). Il faut porter à la connaissance des uns et des autres les textes de la Banque qui instituent les obligations, les devoirs mais aussi les droits de tous les membres du personnel. Il s'agit d'un rôle de prévention qui est également joué par la mise à disposition des décisions rendues à la suite des enquêtes du département de l'Intégrité et de la lutte contre la corruption (IACD) ayant donné lieu à des sanctions à l'encontre d'un membre du personnel.
Enfin, il serait souhaitable de ne pas attendre le prononcé d'une décision, qui est l'étape ultime de ces procédures, mais plutôt de réfléchir ensemble à la manière d'attirer l'attention sur certaines procédures en cours, sans porter atteinte à la confidentialité qui doit entourer aussi bien les enquêtes et les investigations de l'IACD que des procédures instruites au Tribunal. Cette information peut revêtir plusieurs formes, notamment des alertes ponctuelles à travers le journal électronique interne de la Banque (La Banque en Action) ou Intranet
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Artistide Ahouassou