Le ministre français chargé de la Coopération, M. Henri de Raincourt, le secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, M. Pierre Lellouche, représenté par Mme Delphine d'Amarzit, chef du service des affaires multilatérales et du développement à la direction générale du Trésor, et le vice-président chargé des opérations sectorielles de la Banque africaine de développement (BAD), M. Kamal Elkheshen, ont convié à Paris, le 21 février 2012, près de 200 acteurs concernées par la question des transferts d'argent des migrants, dont un tiers sont venus du Maghreb et de la Zone franc : ministères, banques centrales, principaux opérateurs (banques, sociétés de transfert d'argent, institutions de micro-finance, opérateurs de téléphonie mobile), élus et représentants d'organisations non gouvernementales.
La partie française s'est félicitée des progrès accomplis en France pour faciliter ces transferts et réduire leurs coûts, conformément aux engagements pris lors du sommet du G20 sous présidence française, qui a eu lieu à Cannes en novembre dernier.
La France et la BAD ont rappelé que ces flux d'argent privé soutiennent la croissance des pays en développement, au même titre que l'aide au développement et les investissements directs étrangers. Ils contribuent à renforcer la capacité d'épargne et d'investissement des pays bénéficiaires.
Les envois de fonds des migrants ont représenté 245 milliards d'euros dans le monde en 2010, dont 30 milliards d'euros à destination de l'Afrique, selon une étude conjointe de la BAD et de la Banque mondiale.
Une étude, avançant des recommandations et propositions concrètes, a été présentée à cette occasion «Réduire les coûts des transferts d'argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement: outils et produits financiers pour le Maghreb et la Zone franc», préparée par l'association Épargne sans frontière et cofinancée par la BAD et l'Agence française de développement.
Ces propositions visent à réduire le coût des transferts d'argent des migrants et renforcer leur impact sur le développement des pays africains. Elles portent en particulier sur l'amélioration de la bi-bancarisation*, la mise au point de produits financiers innovants, le soutien aux nouvelles technologies de paiement dématérialisé, et l'adaptation des cadres réglementaires et législatifs.
La France et la BAD ont confirmé leur volonté commune de poursuivre dans cette voie. Ils ont engagé les experts et responsables présents à mettre rapidement en oeuvre nombre des recommandations de l'étude.
Certaines de ces recommandations pourraient être examinées lors de la prochaine réunion des ministres des Finances de la Zone franc en avril prochain.
* Bi-bancarisation : bancarisation des migrants dans leur pays de résidence et dans leur pays d'origine, dans le cadre d'une action coordonnée entre les banques des deux pays.