La Banque africaine de développement ( la BAD ) a donné le feu vert à une nouvelle stratégie de deux ans pour la Tunisie. La BAD entend contribuer à relever les défis auxquels le pays est confronté depuis janvier 2011.
Le président de l'institution, Donald Kaberuka, a décrit ses défis au cours de la réunion du conseil d'administration qui a approuvé le document de stratégie le 15 février 2012. Il a déclaré : « les révolutions ne sont jamais linéaires. Elles sont toujours coûteuses. Les révolutions réduisent l'espace budgétaire, exacerbent les revendications sociales et accroissent les incertitudes parmi les investisseurs à court terme. Elles nécessitent plus de souplesse, de sélectivité et d'engagement de la part des partenaires au développement. »
La stratégie va adopter un nouveau modus operandi qui favorisera la souplesse et la réactivité dans ses interventions. La BAD va rationaliser ses activités afin de maintenir le pays sur la trajectoire de son développement, tout en répondant aux demandes induites par les objectifs de la révolution. Elle le fera en se concentrant sur les questions relatives à la gouvernance, à la transformation économique, à l'accès aux infrastructures de base et aux services sociaux dans les régions, ainsi que la création d'emplois dans les zones défavorisées du pays. Ces zones se situent principalement dans le sud et les zones rurales du pays éloignées de la zone côtière relativement prospère.
La formulation de cette stratégie a été réalisée grâce à un processus participatif et transparent, impliquant des représentants de tous les ministères clés, les partenaires au développement et la société civile.
En maintenant cette approche, la BAD continuera à établir un dialogue constant avec la société civile en vue d'une plus grande transparence, pour renforcer les capacités et identifier de manière constructive les futurs domaines d'intervention.
La BAD a été la première institution internationale à apporter un soutien financier à la Tunisie après les événements de janvier 2011, en approuvant un prêt de 500 millions de dollars en juin 2011 sous la forme d'un appui budgétaire. Ces fonds étaient destinés à quatre secteurs : l'emploi, les services sociaux, le secteur financier et la gouvernance.
Avec un portefeuille de projets en cours de financement en Tunisie de 2,5 milliards de dollars EU, la BAD est le premier bailleur international de fonds actifs dans le pays.