La BAD vient d'organiser avec succès à Libreville sa première consultation régionale sur le cadre d'engagement avec la société civile africaine. Voici les points de vue de certains des participants.
Ginette-Ursule Yoman, La cheffe de la division Genre et développement social de la BAD
Comment appréciez-vous les deux jours d'échanges entre la BAD et la société civile africaine?
Cette première consultation régionale de la Banque avec la société civile africaine a été un franc succès en raison de trois facteurs. En premier lieu, nous avons constaté une mobilisation exceptionnelle des organisations de la société civile (OSC) de grande crédibilité représentant tous les pays de l'Afrique centrale, de l'Afrique du nord, et l'Afrique de l'ouest. En second lieu, il y a la qualité et la richesse des commentaires qui ont été formulés sur les modalités institutionnelles d'engagement avec la société civile. Le troisième facteur de succès porte sur l'engagement de tous les participants à continuer, au-delà de la consultation, à nous faire parvenir leurs commentaires sur la Stratégie à long terme de la Banque. Enfin, nous saluons le soutien du gouvernement gabonais qui ne nous a pas fait défaut durant toute la consultation, et qui a servi de garant de la solennité des échanges.
Les OSC demandent à être mieux intégrées dans les activités de la Banque. Qu'en pensez-vous ?
Le cadre d'engagement serait soumis aux principes de progressivité dans la mise en oeuvre des actions et leur soutenabilité. Tous les souhaits ne peuvent pas être réalisés en même temps. Nous avons procédé a une sélection qui aboutira à la mise en oeuvre des actions prioritaires dans lesquelles les OSC ont une valeur ajoutée ; c'est-à-dire, dans les communications, les sensibilisations, et les contributions aux différents processus de préparation des documents de stratégie pays.
Après la rencontre de Libreville, quelles sont les prochaines étapes du processus de mise en oeuvre du cadre d'engagement?
Il s'agit d'un processus d'échanges qui va se poursuivre à travers une autre rencontre à Nairobi, au Kenya, pour les OSC de l'Afrique de l'est et celles de l'Afrique australe, sans oublier les consultations internes, au sein de la Banque. La dernière étape serait la finalisation du document qui sera soumis pour approbation au conseil d'administration de la Banque.
Karim Trabelsi, économiste universitaire, membre du Conseil national de la Fédération de l'enseignement supérieur (UGTT, Tunisie)
Karim Trabelsi, économiste universitaire, membre du Conseil national de la Fédération de l'enseignement supérieur (UGTT, Tunisie), et coordonnateur général de la Coalition sur la Banque africaine de développement.
C'est un pas pour l'institutionnalisation du dialogue avec la société civile. La Coalition apprécie vivement la production de ce document (cadre d'engagement de la BAD avec les OSC), qui marque une rupture avec les pratiques passées. Le document se démarque des pratiques des autres banques multilatérales qui ne disposent pas de cadre permettant une évaluation a posteriori. Ce cadre sera d'une grande importance pour consolider l'implication de la société civile envers les opérations de la Banque aussi bien aux niveaux institutionnel et national que celui des projets.
Marcel Libama - Union des syndicats de l'administration publique et privée du Gabon (USAP/PCQVP)
Pour nous OSC du Gabon, c'est la première fois que nous prenons part à une consultation de la BAD. Nous pensons que c'est en amont que nous pouvons avoir de la valeur ajoutés sur les documents de politique et de stratégie de la Banque. Libreville restera pour nous un grand moment dans le partenariat gagnant-gagnant que nous voulons entre la BAD et les OSC. Ceci démontre la consolidation et la confirmation de l'importance de la société civile dans le développement du continent. Un grand intérêt a été accordé à la transparence à tous les niveaux.