La Banque africaine de développement (BAD) a signé avec l'Office national de l'assainissement et le gouvernement tunisien, le 29 février, un accord de prêt et un accord de garantie de 32,45 millions d'euros (64,45 millions de dinars tunisiens) pour financer un projet de mise à niveau des infrastructures de traitement des eaux usées.
L'objectif de ce projet est d'améliorer la qualité des eaux épurées qui serviront à l'irrigation de 8500 hectares de terres agricoles et d'espaces verts.
Le recyclage de l'eau est essentiel pour l'agriculture en Tunisie. L'agriculture est en effet un secteur capital de l'économie tunisienne. Elle consomme environ 80 pour cent des ressources d'eaux souterraines et de surface, qui ne cessent de se raréfier alors que les besoins en eau augmentent.
En réponse, le gouvernement tunisien envisage de mobiliser l'équivalent de 132 millions de m3 d'eaux épurées par an, pour desservir des superficies irrigables identifiées de 25 000 hectares.
Cette opération couvrira 30 stations d'épuration dans 17 gouvernorats de Tunisie. Une population urbaine et rurale d'environ 4 millions de personnes est concernée par le projet, et environ 4000 agriculteurs en bénéficieront pour leurs besoins en irrigation.
Gilbert Mbesherubusa, vice-président par intérim de la BAD, a signé la convention de prêt avec Khalil Attia, président directeur général de l'Office national de l'assainissement (ONAS), et l'accord de garantie avec Ryadh Bettaieb, ministre de l'investissement et de la coopération internationale. Le prêt est en effet garanti par l'Etat tunisien.
M. Mbesherubusa, a déclaré que le projet « renforcera le soutien que la BAD apporte depuis 1966 à la Tunisie dans ses efforts de promotion du développement économique et social ».
Le ministre a tenu de son côté à remercier la BAD « pour son soutien continu à la Tunisie dans la phase post-révolution ». Quant à Khalil Attia, il a souligné l'importance de ce projet pour l'ONAS, car il marque le début d'une coopération avec la BAD.
Le soutien de la BAD en Tunisie depuis janvier 2011. Depuis janvier 2011, la BAD a financé plusieurs opérations pour aider la Tunisie à réussir sa transition économique et sociale. Récemment, en octobre 2011, la Banque a fourni un financement de 183 millions de dinars tunisiens au Gouvernement pour soutenir le renforcement de l'accès à l'eau potable dans les zones rurales. Plus tôt en mai 2011, un programme d'appui à la gouvernance et au développement inclusif d'un montant de 500 millions de dollars a été financé par la BAD. Ce programme a été précédé par l'octroi, en mars 2011, d'un don d'un million de dollars à titre d'aide d'urgence visant à aider les personnes déplacées et les réfugiés à la frontière tuniso-libyenne. Cette opération a été suivie en juin, par un don de 700 000 dollars de la Facilité africaine de soutien juridique, abritée par la BAD, au comité tunisien chargé du recouvrement des avoirs détournés par l'ancien régime.
La BAD a, en outre, octroyé en juin et juillet 2011 deux financements de montants de 185,45 millions de dollars et 50 millions de dollars respectivement pour la réalisation de l'autoroute Médenine Ras Jedir et pour une ligne de crédit aux petites et moyennes entreprises. Enfin, en juillet 2011, la BAD a pris une participation de 20 millions d'euros dans le fonds d'investissement Maghreb Private Equity Fund III (Tuninvest Finance Group), pour soutenir les investissements dans le secteur privé au Maghreb. La stratégie de la BAD pour la Tunisie pour les deux ans à venir, vient d'être approuvée le 15 février dernier.