Les répercussions de la révolution tunisienne et de la crise en Libye ont eu des implications pour l'inflation en Tunisie, selon une nouvelle étude de la Banque africaine de développement.
Dans l'étude, publiée par le département de l'Economiste en chef de la BAD, les auteurs tentent d'analyser les facteurs qui ont sous-tendu l'inflation en Tunisie au cours des premiers mois de 2012.
Sur cette période, le taux d'inflation d'une année sur l'autre est passé de 4,9 pour cent en janvier, pour grimper à 5,7 pour cent en février, contre 3,5 pour cent en 2011.
Selon les auteurs, cette inflation pourrait s'expliquer par la prise en compte d'une hausse des prix à la production, la dépréciation du dinar contre l'euro et le dollar et l'adoption d'une politique monétaire expansionniste marquée par la baisse des taux d'intérêt en vue de diminuer le niveau des besoins de réserves des banques.
La crise libyenne et le développement d'un marché noir à la frontière avec la Libye ont entrainé des pénuries de plusieurs produits alimentaires de base, d'où une importante hausse des prix de certains produits.
En plus de ces facteurs, cette note met en évidence les divergences entre l'inflation officielle et l'inflation constatée par la population tunisienne.
Ces différences s'expliquent par les écarts entre les prix officiels homologués -pris en compte dans le calcul de l'inflation - et les prix de vente de plusieurs produits. Les auteurs expliquent que les changements d'habitude des consommateurs pourraient être l'une des causes de la différence perçue entre le taux officiel d'inflation et le taux observé par les consommateurs.
Ils recommandent une révision régulière de l'index des prix à la consommation et suggèrent de calculer plusieurs indices d'inflation sur la base de différents paniers de la ménagère, par exemple par groupe socio-professionnel, par région, etc.