Le nouveau paysage politique qui se dessine en Afrique du Nord, au lendemain du Printemps arabe, promet un nouvel élan aux initiatives d'intégration régionale, selon une nouvelle étude de la Banque africaine de développement (BAD).
Intitulé « Unlocking North Africa's potential through Regional Integration » (Libérer le potentiel de l'Afrique du nord grâce à l'intégration régionale), le rapport analyse les perspectives qui s'ouvrent à la région, au moment où les gouvernements récemment mis en place à la suite d'élections démocratiques sont soucieux de promouvoir la croissance et de mettre en place des institutions qui veillent sur la bonne gouvernance. La diversité des richesses en ressources dont regorgent les pays de la région représente une opportunité fondamentale pour stimuler le développement grâce à l'intégration régionale. Les liens économiques préférentiels qui unissent ces pays avec l'Europe peuvent aussi favoriser une coopération accrue au sein de la région. Enfin, l'infrastructure physique existante constitue une autre base fondamentale à cet égard.
Les initiatives visant à promouvoir l'intégration régionale en Afrique du nord ont souvent été entravées aussi bien par des divergences politiques que par des disparités en matière de performance économique, du degré de réformes et d'ouverture ainsi que par des diversités liées aux cadres juridiques et réglementaires. Les accords commerciaux préférentiels complexes et les nombreuses barrières à l'échange se sont également révélés comme un obstacle aux initiatives d'intégration régionale. Mis ensemble, ces obstacles ont amplifié les coûts de transaction. De même, l'existence de ces barrières a témoigné d'un faible engagement politique en faveur du processus d'intégration. En effet, bon nombre de décisions prises au niveau régional n'ont toujours pas été concrétisées au niveau des pays.
Cette étude passe en revue les principaux problèmes et défis à l'intégration régionale en Afrique du nord, à travers un certain nombre de domaines thématiques, y compris : i) l'énergie ; ii) le changement climatique et l'environnement ; iii) le secteur financier ; iv) la facilitation du commerce et le transport ; v) le développement humain ; et vi) les technologies de l'information et de la communication. Elle formule des propositions pour l'engagement continu de la Banque africaine de développement dans la région, axées sur l'exploitation du plein potentiel que recèle l'intégration régionale en Afrique du nord en faveur de la promotion d'un nouveau modèle de croissance inclusive et durable.