Les représentants des pouvoirs publics, les dirigeants et les hauts cadres des banques multilatérales de développement et des institutions financières, les organisations de la société civile, les représentants du secteur privé et des milieux universitaires se rencontrent à Arusha, en Tanzanie, du 28 mai au 1e juin 2012, pour les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque.
Le thème de cette année est «L'Afrique et le nouveau paysage mondial : défis et opportunités».
La convergence des crises - financière, économique et socio-politique - a rendu plus aiguës les difficultés de l'environnement de travail de la Banque africaine de développement (BAD), depuis la sixième augmentation générale du capital (GCI-VI), approuvée lors de la réunion du Comité consultatif des gouverneurs de la BAD à Washington, en avril 2010, et qui a entraîené le triplement du capital du Groupe.
Les crises ont déclenché des faits majeurs, entre autres les troubles socio-politiques dans certaines régions d'Afrique et la crise de la dette souveraine dans la zone euro. Même si les économies africaines ont continué de croîetre malgré ces facteurs, la crise financière et économique mondiale a eu un certain effet d'entraîenement sur le continent.
« Ces facteurs posent également des défis importants à la Banque, comme à toutes les autres banques multilatérales de développement, et ils continueront d'influer sur ses activités sur le moyen terme », a déclaré Kodeidja Diallo, directrice du département de gestion financière de la BAD.
Elle s'exprimait lors d'une rencontre avec les agences de notation. Elle ainsi expliqué le profil financier de la BAD : « En dépit de ces évènements et de ces défis, le profil financier de la Banque est fort. La Banque est guidée par la prudence dans la gestion du risque et dans ses politiques financières. Elle a également une gestion prudente de la liquidité, de l'actif et du passif, ainsi que du risque. »
Mme Diallo a également abordé les questions liées à la tarification des prêts de la Banque ainsi qu'à la nécessité de développer des outils innovants et de fournir des financements compétitifs aux emprunteurs pour appuyer leur développement. En cette période, cela est d'autant plus important que l'accès aux marchés des capitaux est plus ardu.
Elle a poursuivi : « La dynamique de l'environnement opérationnel met en évidence la nécessité, aujourd'hui plus que par le passé, de renforcer encore plus la résilience et de garantir la viabilité financière à plus long terme ».
À cet égard, les conseils d'administration et la direction restent « résolument engagés aux normes les plus exigeantes de la gestion du risque ».
Conformément à l'engagement pris par la BAD au cours des négociations de l'AGC-VI, plusieurs mesures, qu'elle a présentées brièvement, ont été prises.
L'appétence de la Banque au risque a été clairement définie, assurant ainsi le même niveau de compréhension à travers l'institution et un suivi des activités à risques, notamment pour les opérations du secteur privé.
Les Conseils ont approuvé le modèle de revenu. Il fournit un cadre pour équilibrer le désir de maximiser le volume des activités d'aide au développement que mène la Banque avec la nécessité d'assurer son intégrité financière et sa viabilité à long terme.
Un comité du risque de crédit (CRC) a été créé, composé de cadres de direction et de cadres supérieurs, ainsi que d'experts du risque. Le CRC est pleinement opérationnel et est chargé, de bout en bout, de la gouvernance des risques de crédit, de l'évaluation du crédit, du suivi du portefeuille et de l'approbation des changements de notation.
Suite à l'adoption par les conseils d'administration d'un cadre de gestion du risque opérationnel proposé par la direction, la BAD est en train d'élaborer ses directives opérationnelles détaillées de gestion du risque dans le cadre de l'ensemble des mesures envisagées.
Mme Diallo a également noté que «des initiatives complémentaires sont en cours, en vue de renforcer la résilience et préparer la Banque à poursuivre la croissance des opérations non souveraines, tout en optimisant l'utilisation de ses ressources limitées ».
Les principales mesures comprennent la mise en oeuvre d'un cadre global de gestion des risques, avec un tableau de bord des risques institutionnels et une plateforme intégrée de risques, le cadre révisé de gestion de l'actif et du passif allant avec le cadre d'adéquation du capital, et l'identification finale du positionnement organique de la fonction de la gestion du risque à la Banque.
Ensemble, ces mesures devraient permettre de mieux placer la Banque sur une voie de croissance forte et saine, de préserver son AAA et de garantir sa pertinence pour tous ses actionnaires, a-t-elle conclu.