« Lorsque la gouvernance fait défaut, ce sont très souvent les capacités qui manquent pour l'assurer », c'est ce qu'a affirmé Frannie Leautier, Secrétaire exécutif de la fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) qui intervenait, le 30 mai 2012, lors de la session consacrée aux « Perspectives sur la gouvernance en Afrique » dans le cadre des Assemblées annuelles de la BAD à Arusha.
Pour elle, l'enjeu du débat est de camper l'importance du document dont l'intitulé est « Reformes de gouvernance financière : Progrès récents en Afrique » (PGA,en anglais), et de relever la pertinence de la coopération avec la Banque africaine développement et de mesurer les résultats des analyses sur les différentes composantes financières de la gouvernance.
L'enjeu majeur étant d'évaluer et d'assurer le suivi de la gouvernance en Afrique.
Cependant, l'engagement affiché dans les discussions sur la gouvernance doit, selon Mme Leautier, déboucher sur des résultats concrets. A cet effet, la publication des Perspectives sur la gouvernance en Afrique vise à créer les conditions de doter les Etats d'outils permettant le contrôle de la manière dont les réformes fonctionnent.
La BAD en publiant son Document d'orientations stratégiques et le plan d'action en matière de gouvernance (2008-2012) a pris une claire option dans le soutien des pays membres régionaux dans l'amélioration de la reddition des comptes et de la transparence dans la gestion de leurs finances publiques.
Le cadre conceptuel du PGA s'appuie sur un certain nombre choisi d'indicateurs sur la gouvernance financière et utilise une perspective d'économie politique dans l'analyse des facteurs majeurs qui déterminent les résultats en matière de gouvernance financière et ses tendances évolutives. Cet instrument entend se forger une niche, en mettant l'accent sur l'évaluation de la gouvernance financière et en complétant les efforts existants des autres partenaires au développement de l'Afrique. Il contribue également à la consolidation de partenariats existants avec les institutions africaines clés, en vue de rend forcer les capacités des pays a rassembler et a analyser les données de gouvernance financière.
Pour le représentant de la BAD, Jean-Luc Bernasconi, chef de la Division de la gouvernance financière, « la gouvernance est un pilier stratégique permettant de mesurer la performance de ses clients. Le constat à ce jour est qu'en ce qui concerne la gouvernance budgétaire, il y a de plus en plus un alignement budgétaire, au niveau des Etats, avec les priorités de développement. Il existe aussi des progrès dans la transparence budgétaire. »
Les points faibles sont toutefois à rechercher au niveau de l'interaction des citoyens dans la préparation budgétaire, l'examen parlementaire du budget, la capacité des ministères à démontrer et à évaluer l'effet des dépenses. Autant de facteurs à améliorer et qui permettraient d'établir la confiance entre les citoyens et l'Etat.