"Une nouvelle ère est en train de s'ouvrir pour l'Afrique à condition que nous puissions prendre les bonnes décisions » , a déclaré Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD), à l'ouverture des Assemblées annuelles de l'institution qui se sont ouvertes, jeudi 31 mai, à Arusha, en présence de chefs d'Etat, de leur représentant, et de hauts responsables d'institutions internationales.
Le premier responsable de la BAD, a procédé à un rappel historique depuis les dernières assises de Lisbonne, au Portugal, en relevant la dualité de la situation mondiale. La plupart des économies africaines ont fait une moyenne de croissance de 5.9 pour cent en 2011. La pauvreté est en recul constant, mais ces taux ne suffisent pas à accélérer le développement. Il s'agit donc pour les Africains de poser une réflexion pour pérenniser la dynamique économique qualifiée par d'aucuns de réveil de l'Afrique. Pour le président de la BAD, l'heure n'est pas à un optimisme orgueilleux.
L'autre face du tableau qu'il a dépeint concerne les crises au Mali et dans la Corne de l'Afrique.
D'autre part, certains pays ont du mal à accéder aux marchés de capitaux. L'horizon est donc sombre malgré les satisfecits enregistrés par le continent. Pour M. Kaberuka, la résilience de l'Afrique aux différentes crises, alimentaire, pétrolière et financière, affiche des limites et semble moins solide. La crise mondiale voit ses effets perdurer à travers la crise de l'Euro et l'accentuation de la dette.
La marge de manoeuvre budgétaire est moins grande, et les effets des actions contracycliques sont moins importants, a affirmé M.Kaberuka. Les taux de croissance sont impressionnants mais les assises structurelles de l'économie n'ont pas changé, a-t-il poursuivi. Cette situation de risque économique est reflétée par le fait que cette croissance ne s'appuie pas sur l'exportation de produits transformés et par voie de conséquence n'est pas inclusive et n'offre pas d'emplois, Or, pour le président de la BAD, les filets de sécurité sont nécessaires. L'ère nouvelle que vit l'Afrique doit se traduire par une réponse aux attentes des populations, et à la demande sociale, a t-il souligné.
Il a illustré le potentiel de l'Afrique par des chiffres : 122 milliards de barils de pétrole, 100 000 milliards de pieds cubes de gaz, en estimant que la bonne option devrait conduire à prendre conscience que ces ressources sont limitées et qu'il faille aller vite dans les investissements générateurs de croissance économique. L'attraction de ses investissements passe par l'innovation, un parc industriel substantiel et des infrastructures opérationnelles. D'où la raison pour laquelle la BAD investit 60 pour cent de ses investissements dans les infrastructures, et que l'intégration régionale est pour elle un impératif stratégique.
Donald Kaberuka a à cet égard indiqué que "nous sommes là pour dire au monde que les opportunités qu'offre l'Afrique sont les plus faciles à saisir ».