Rapprocher les hommes, consolider la paix et accélérer la transformation économique, tels sont les thèmes principaux du séminaire de haut niveau organisé par la Banque africaine de développement à Abidjan, le 13 mai 2013, pour promouvoir l'intégration régionale dans les quatre pays de l'Union du fleuve Mano (UFM) : Côte d'Ivoire, Libéria, Sierra Leone et Guinée.
Parrainée par la Banque en étroite collaboration avec le Secrétariat de l'Union du fleuve Mano, cette nouvelle initiative propose un effort important pour combler le déficit infrastructurel de la région, notamment en matière de transport et d'énergie. L'Initiative du fleuve Mano a pour vocation de rapprocher les habitants de ces pays au sein des frontières nationales, et d'un pays à l'autre. Elle vise aussi à stimuler le commerce et le développement du secteur privé, ce qui contribuera à la transition d'une région souffrant de la fragilité et de l'instabilité.
Pour Amadou Zakou, chef de division au département de l'Energie de la Banque, «l'accès à l'électricité dans les pays du fleuve Mano est parmi les plus faibles et les plus chers au monde, avec une couverture de 15 %, contre une moyenne africaine de plus de 40 %, et de 80 % pour le reste du monde ». Les coûts d'électricité sont presque deux fois plus élevés que la moyenne africaine et près de quatre fois plus élevés que la moyenne mondiale.
Le commerce intra-régional est aussi l'un des plus bas au monde, et est affecté en grande partie par la mauvaise qualité des routes. « Le partage de routes bitumées dans la région se situe entre 6 et 9 %, contre une moyenne africaine de 18 % », a déclaré Manuel Benard, économiste des transports à la BAD.
Cette initiative vise à réduire le déficit constaté, à travers un cadre global de développement des infrastructures des pays de l'UFM, axé sur deux piliers principaux, l'énergie et les routes. L'initiative permettra de financer les grandes dorsales d'infrastructure, dont les lignes d'interconnexion de la Côte d'Ivoire, du Libéria, de la Sierra Leone et de la Guinée, ainsi que la route transafricaine et des projets supplémentaires
« Grâce à toutes ces initiatives, la sous-région avance » a déclaré Sarah Daraba Kabba, secrétaire générale de l'Initiative du fleuve Mano. Kabba a affirmé son engagement à jouer un rôle clé dans l'appui à cette initiative.
Les projets seront régionalisés lorsque cela sera possible, afin de faciliter leur financement, tout en offrant des incitations à l'intégration régionale. « En regroupant et en insérant de vastes projets d'infrastructures coûteux dans un contexte de financements multi-donateurs, l'initiative permettra de libérer des ressources pour les interventions dans les pays », a déclaré Franck Perrault, directeur régional de la Banque pour l'Afrique de l'Ouest.
L'atelier de haut niveau, auquel ont participé les ministres des finances, des infrastructures et des travaux publics de l'UFM, ainsi que le secrétariat de l'UFM, a permis à la BAD d'échanger avec les pays sur le cadre institutionnel envisagé et de revoir les programmes et projets prioritaires. « Nous saluons cette initiative », a déclaré Albert Toikeusse Mabri, ministre d'Etat, ministre du Plan et du développement de Côte d'Ivoire, avant d'ajouter : « Nous nous réjouissons à l'idée de travailler en étroite collaboration avec la Banque sur cet important chantier. »
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Emanuele Santi