Le Président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a pris part le 29 Janvier 2013 à Abidjan, en Côte d'Ivoire, à la cérémonie d'ouverture du 4ème « Forum Investir en Côte d'Ivoire » en présence du Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, et de représentants du monde politique et économique de Côte d'Ivoire et de l'étranger.
Cette rencontre qui porte sur le thème « Secteur privé, levier d'une intégration régionale réussie » a rassemblé près de 3000 participants en provenance de 113 pays.
« Les avancées en Côte d'Ivoire sont réelles et visibles », a d'emblée déclaré Kaberuka dans son intervention. Appréciant ainsi les efforts des autorités et de l'ensemble des Ivoiriens pour le travail de reconstruction, de relance économique et pour les excellents résultats obtenus en si peu de temps. Il a également salué la stabilité politique retrouvée, le rythme des réformes économiques qui s'accélèrent, et le pays qui se positionne « très bien » dans la sous-région.
Ce nouvel élan de la Côte d'Ivoire, a dit Kaberuka, s'inscrit dans une dynamique perceptible sur une grande partie de l'Afrique, qui, exception faite des pays en crise, a opéré un tournant décisif. De fait, et pour la première fois depuis trois décennies, la majorité des pays africains connaissent une croissance largement supérieure à celle de la démographie.
Toutefois, a-t-il nuancé, « l'Afrique a encore un long chemin à parcourir pour réaliser sa transformation, créer les emplois dont notre jeunesse a besoin, et accroître sa participation dans les chaînes de valeur du commerce mondial. C'est pourquoi, il nous faut faire une distinction nette entre la nécessaire croissance économique et la transformation économique qui est l'objectif stratégique. »
S'agissant du forum, Kaberuka a exhorté les participants à analyser ensemble le paysage des investissements et explorer les opportunités que la reconstruction et la relance économique de la Côte d'Ivoire présentent. Il faut aussi, a-t-il ajouté, étudier comment transformer certaines contraintes en opportunités d'affaires.
« Aux investisseurs ici présents, j'ai un seul message » a-t-il déclaré : « vous aurez raison, en faisant confiance à la Côte d'Ivoire ». « La BAD croit fortement en ce pays », a-t-il poursuivi. « C'est la raison pour laquelle, après une décennie - pendant laquelle nous étions contraints de relocaliser l'institution à cause de la crise que traversait le pays - nous venons d'entamer notre retour au siège de la Banque, ici à Abidjan. Je suis ici avec nos équipes pour étudier avec le Gouvernement comment mieux structurer nos interventions, afin de rendre ce pays encore plus attractif et compétitif. »
La BAD est présente dans le financement de l'économie ivoirienne par la voie de son guichet du secteur public ainsi que celui du secteur privé, notamment dans le domaine des infrastructures. Elle intervient ainsi dans des projets clés tels que les centrales électriques d'Azito et de CIPREL, le pont Henri Konan Bédié et des projets routiers.
Par ailleurs, la Banque africaine de développement est prête à étudier l'accompagnement de tous les porteurs de projets qui en feront la demande, leur faire bénéficier de son expérience, et mettre à leur disposition, si les conditions sont réunies, ses outils de financement, a indiqué le président de la BAD.
Appréciant les réformes engagées par la Côte d'Ivoire pour améliorer le climat des affaires, le Kaberuka a insisté sur trois points fondamentaux qui nécessitent une constante amélioration : la sécurité, l'appareil judiciaire et la qualité du service public.
Kaberuka s'est également appesanti sur la thématique de l'intégration régionale qui est une contrainte à la croissance africaine. Une croissance qui doit tenir suffisamment compte des questions d'inclusion et de l'égalité des chances pour tous.
Il a en outre proposé de renforcer le partenariat de la Banque avec les investisseurs, dans le cadre de son guichet du secteur privé. Ce dernier octroie, chaque année, des prêts, des garanties, et d'autres produits à la hauteur de deux milliards de dollars.
Donald Kaberuka a, enfin, réitéré la disponibilité de la première institution africaine qu'il dirige à s'engager davantage aux côtés de la Côte d'Ivoire.