L'Afrique a besoin de rendre attractif son environnement des affaires pour attirer les investisseurs et s'assurer une forte croissance, ont reconnu les animateurs d'un panel sur le thème « Exploiter le climat d'investissement ». C'était le 22 mai 2014 au 49e Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) à Kigali, au Rwanda.
« Un climat des affaires assaini est indispensable pour que les investisseurs acceptent de venir dans un pays », a soutenu Benjamin Mkapa, ancien président de la République unie de Tanzanie et co-directeur du Fonds pour le climat d'investissement en Afrique (IFC).
Et Mkapa d'énumérer les écueils auxquels sont très souvent confrontés les investisseurs en Afrique, à savoir difficultés d'accès aux terres, régime d'imposition défavorable, absence criant d'infrastructures et d'énergie et faiblesse des échanges commerciaux.
Il a surtout déploré que peu de pays africains contribuent au Fonds pour le climat d'investissement. Et pourtant a-t-il dit, le Fonds dispose actuellement de 66 projets de réforme pour lesquels des financements sont recherchés. En partie, le Fonds est alimenté par des contributions de multinationales étrangères et de quelques pays européens.
« Les retombées positives du Fonds sont significatives », a soutenu Mkapa, expliquant que « la réticence des investisseurs se justifie souvent non pas par leur cupidité, mais surtout par un déficit de confiance ».
Quant au ministre des Affaires étrangères d'Egypte, Nabil Elarby, il s'est appesanti sur le cas de son pays, engagé depuis trois ans dans une transition politique. « Nous sommes actuellement engagés sur la voie de la stabilité politique. Il s'agira ensuite de rétablir la stabilité économique », a dit ELarby, avant de révéler que son pays accuse un déficit de 40% du Produit intérieur brut (PIB). L'objectif que s'est assigné le gouvernement égyptien est de ramener ce déficit à 10% d'ici juin 2015.
A cet effet, les autorités égyptiennes s'engagent à entreprendre des réformes fiscales et à investir dans l'énergie, « deux préalables nécessaires à l'élaboration de politiques financières plus stables ».
Doté de nombreuses potentialités (forêts, sous-sol, cours d'eau, etc.) le Congo offre presque tous les atouts pour attirer les investisseurs. Toutefois, comme l'a indiqué la ministre congolaise en charge des Petites et moyennes entreprises (PME), Yvonne Adelaïde Mougany, des obstacles subsistent encore concernant l'amélioration du climat des affaires du Congo. Conscient de ses lacunes, le gouvernement a entrepris d'élaborer un code des investissements.
A L'unanimité, les panelistes ont reconnu qu'il y a amélioration du climat des affaires en Afrique. « Il a fallu du temps pour que les gens comprennent que le secteur privé peut évoluer aux côtés du secteur public », a indiqué Mo Ibrahim, président de la Fondation qui porte son nom.
Selon Ibrahim, l'un des handicaps majeurs est l'image négative de l'Afrique véhiculée sur les marchés financiers. De nombreux investisseurs continuent de croire que l'Afrique est dirigée par des dictateurs. Le travail doit donc se faire en dehors du continent pour mieux intéresser l'Afrique aux potentiels investisseurs. Et Mo Ibrahim d'accuser les média étrangers de véhiculer ces fausses images de l'Afrique.