Madame la Ministre,
Monsieur le Directeur,
J'ai l'insigne honneur de procéder ce matin à la signature de ce don de 60 millions de dollars américains, pour faire face à la crise de l'Ebola ; une crise qui, non seulement enterre des vies humaines, mais qui affecte aussi nos système de santé et nos économies.
Déjà, au début de cette épidémie, nous avons octroyé des dons d'urgence de 4 millions de dollars aux pays concernés.
Aujourd'hui, l'urgence est de renforcer les systèmes de santé, recruter du personnel, équiper les centres qui accueillent les malades de laboratoires, de matériels divers, et de matériel de télédétection pour les frontières. Il s'agit aussi de détruire les objets contaminés. Toutes choses que les centres devraient avoir pour faire face à ce type d'épidémie.
Je remercie l'OMS, qui a accepté d'être l'agence d'exécution, au vu de son expérience dans ce domaine.
Le rôle de l'OMS, en termes de coordination des multiples agences impliquées dans cette lutte, sera capital.
Je remercie le Dr Sambo, Directeur Afrique de l'OMS, qui a accepté de venir en personne pour procéder à cette signature avec nous ce matin.
Je crois savoir que nous serons le premier organisme de développement à décaisser, mais aussi en termes de montant.
La crise d'Ebola est très préoccupante, à plusieurs titres :
D'abord, malgré des efforts combinés, la crise semble progresser et en train de devenir la crise la plus grave qu'on ait connue depuis longtemps.
La crise Ebola emporte, en premier lieu, nos vaillants hommes et femmes des personnels de nos services de santé.
La crise menace, non seulement les vies humaines, mais aussi les systèmes de santé, mettant en péril la capacité à traiter d'autres maladies.
On nous apprend aujourd'hui que dans les pays affectés, les personnes présentant des pathologies "normales", paludisme, etc., voire les femmes enceintes, ne savent plus à quel Saint se vouer, faute de personnel soignant disponible.
L'Ebola menace aussi des économies. Cette crise va probablement coûter 1 % à 1,5 % du PIB de la région du Mano, une région qui commençait à se remettre difficilement des années de crise, avec la guerre au Liberia et en Sierra Leone.
L'Ebola met en péril la sécurité alimentaire, vu que l'activité agricole pendant cette saison n'a pas reçu l'attention nécessaire.
Au-delà de la crise immédiate, et à moyen terme, la multiplication des fermetures de frontières terrestres et aériennes dans beaucoup de pays africains - par souci de précaution - va coûter cher au commerce et aux flux économiques en général.
Disons-le aussi : la crise constitue un risque pour l'image du continent, en termes de réduction des flux d'investissements et un nouveau stigmate, au moment où le continent décolle.
Il y a donc urgence, pour l'ensemble de nos pays.
La crise de l'Ebola a révélé la faiblesse structurelle de nos systèmes de santé. Quand l'Ebola sera vaincu, il y aura d'autres épidémies, voire des pandémies, qui exigent que nous soyons mieux préparés.
Notre réponse se fera donc à trois niveaux :
L'urgence : 60 millions de dollars EU.
Le moyen terme.
Les problèmes structurels : 150 millions de dollars EU.
Je voudrais saluer ici d'autres partenaires, qui devraient être avec nous dans cette lutte contre ce nouveau défi qui menace des vies et les économies africaines.
La BAD s'engage à être un partenaire déterminé dans cette lutte.
Je vous remercie.