Alors que le nombre de victimes et la peur engendrée par l'épidémie de l'Ebola vont croissant, Donald Kaberuka, président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), tentait, jeudi matin 9 octobre à Washington, de rassurer la communauté internationale : « Nous pouvons y faire face. Nous sommes capables d'apporter des solutions à cette situation, et la Banque africaine de développement y contribuera pleinement ».
En s'adressant aux décideurs des mondes de la finance, de la politique et de la santé, lors d'une réunion de stratégie de haut niveau organisée au Fonds monétaire international (FMI) dédiée au combat contre la pandémie, le président de la BAD a également appelé à la prudence : « Faisons preuve de prudence à l'égard des récits apocalyptiques. Il ne faut pas oublier que les acteurs du secteur privé et les investisseurs tiendront compte de tous les chiffres et les prévisions évoqués. Le message qui doit sortir de cette salle est que nous allons surmonter la crise de l'Ebola ».
Si la BAD contribue déjà pour plus de 200 millions de dollars EU à la lutte contre le virus, Donald Kaberuka a appelé à davantage appuyer les professionnels africains de la santé et les pays impliqués dans la lutte à contribuer plus encore financièrement. « Nous ne devons pas puiser dans les budgets de l'éducation, des infrastructure et des autres ressources, a pour autant mis en garde le président de la BAD. Je sais que c'est difficile ».
Alors que le Secrétaire général de l'ONU appelait à une aide internationale vingt fois plus importante, Ernest Bai Koroma, président de la Sierra Leone, a souligné la nécessité d'un soutien sans faille : « La Sierra Leone a besoin de l'aide des personnes présentes autour de cette table. Nous ne sommes pas à l'origine de cette maladie. L'Ebola est maintenant en train de causer des dégâts considérables à l'exploitation minière, à l'agriculture, à la sécurité de l'État et à la réduction de la pauvreté. Nous devons combattre cet épouvantable virus ».
Donald Kaberuka a tenu à porter une attention particulière à l'impact économique de l'épidémie sur les pays affectés : « Nous devons fournir un appui macro-économique », en même temps que « nous luttons contre Ebola pour empêcher que l'épidémie ne se propage à d'autres régions ».
Christine Lagarde, directrice générale du FMI, Ban Ki-Moon, secrétaire général de l'ONU, et Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale, participaient également à cette réunion stratégique.