Les ministres africains saluent l'initiative audacieuse de la Mission 300 pour améliorer l'accès à l'électricité

Africa Energy Summit 2025: Participants
28 Janvier 2025
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African Development Bank (Abidjan)
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Les ministres africains de l'Énergie et des Finances ont salué, aujourd'hui à Dar es Salam, un nouveau partenariat ambitieux visant à transformer le secteur énergétique du continent lors du Sommet africain de l'énergie « Mission 300 », tout en soulignant les voies distinctes empruntées par leurs pays respectifs pour parvenir à un accès universel à l'électricité.

La Mission 300 est le fruit d'une collaboration sans précédent entre le Groupe de la Banque africaine de développement, le Groupe de la Banque mondiale, la Fondation Rockefeller, l'Alliance mondiale pour l'énergie au service des populations et de la planète (GEAPP) et Sustainable Energy for All (SEforALL), ainsi que d'autres partenaires mondiaux, notamment l'Union africaine, les Nations unies et les banques régionales de développement. L'initiative tire parti des nouvelles technologies et des approches de financement innovantes pour combler le déficit d'accès à l'électricité sur le continent.

Lors d'une table ronde de haut niveau, les ministres représentant l'Afrique du Sud, la Zambie, le Kenya, la Côte d'Ivoire et le Nigéria ont souligné que si chaque nation est confrontée à des défis uniques, le succès nécessitera un leadership politique, des réformes politiques et la participation du secteur privé.

La Côte d'Ivoire, le Nigéria et la Zambie font partie des douze pays qui présenteront leurs Pactes pour l'énergie lors du sommet qui dure deux jours. Les neuf autres sont le Tchad, la République démocratique du Congo, le Liberia, Madagascar, le Malawi, la Mauritanie, le Niger, la Tanzanie et le Sénégal.

Dans le cadre de la Mission 300, « chaque pays pourra suivre sa propre voie », a indiqué le ministre sud-africain de l'Électricité, Kgosientsho Ramokgopa. Il a souligné trois priorités essentielles pour le secteur de l'électricité : le caractère abordable et l'accessibilité, une transition juste et abordable, et l'interconnectivité régionale, notant que « nous nous considérons essentiellement comme un réseau de pays qui sont reliés par ces pools régionaux ».

Le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l'Énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a souligné le rôle de son pays dans le commerce régional de l'électricité. « Il y a six pays avec lesquels nous échangeons de l'électricité et vers lesquels nous exportons de l'électricité », a-t-il mentionné. Faisant référence au potentiel gazier et hydroélectrique du pays, il a présenté des plans visant à doubler la quantité d'énergie exportée vers les pays voisins d'ici à 2030. Toutefois, il a aussi souligné les défis en matière de paiement dans le cadre des échanges transfrontaliers : « L'électricité que nous exportons ne nous est pas toujours payée, ce qui constitue bien sûr un énorme défi. »

Le ministre zambien des Finances, Situmbeko Musokotwane, a mis en avant le besoin urgent de son pays d'accroître sa production d'électricité pour soutenir la croissance ambitieuse du secteur minier. « Nous sommes sur la voie d'un triplement de la production de cuivre dans les dix prochaines années, a-t-il indiqué. Cela nécessite de l'électricité. Nous devons minimiser notre dépendance à l'énergie hydroélectrique et diversifier nos sources d'énergie. » Il a souligné que les réformes récentes avaient créé des opportunités attrayantes pour les investisseurs privés et il les a invités à « venir en Zambie et à investir dans l'énergie. »

Le ministre des Finances et ministre coordinateur de l'Économie du Nigéria, Wale Edun, a mentionné les progrès réalisés par son pays pour attirer les investissements privés. « Récemment, depuis la réglementation du secteur, nous avons mis en place 150 mini-réseaux et un million de connexions solaires autonomes ont été réalisées », a-t-il déclaré. M. Edun a souligné que le potentiel de profit du secteur était essentiel pour attirer les investissements privés. « Il fut un temps où les gens disaient que les téléphones étaient réservés aux riches, leur chasse gardée. Et maintenant, tout le monde en a un », a-t-il noté, faisant un parallèle avec le secteur des télécommunications mobiles. Il a également souligné qu'une « révolution » similaire devait avoir lieu dans le secteur de l'énergie au Nigéria.

Les partenariats sont importants, selon le ministre de l'Énergie et du Pétrole du Kenya, Opiyo Wandayi : « Réaliser un plan aussi ambitieux, qui profitera immanquablement à des millions de personnes, il n'est pas possible de le faire seul. Le principe du partenariat est au centre de notre stratégie, non seulement pour assurer un accès universel à l'électricité, mais aussi pour mettre en oeuvre notre stratégie de cuisson propre. »

Précédemment, Kevin Kariuki, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement chargé de l'Électricité, de l'Énergie, du Climat et de la Croissance verte, avait ouvert la table ronde en exposant la portée ambitieuse de la Mission 300. « Nous fournirons des solutions rapides et économes en énergie à 300 millions de personnes en Afrique. Cet effort vise à stimuler le développement. C'est difficile, cela représente un défi, mais des résultats rentables peuvent jouer un rôle crucial », a-t-il affirmé.

Le sommet produira deux résultats clés : la Déclaration de Dar es Salam sur l'énergie, qui décrit les engagements et les actions concrètes des gouvernements africains pour réformer le secteur de l'énergie, et la première série de Pactes nationaux pour l'énergie, qui serviront de plans directeurs avec des objectifs spécifiques à chaque pays et des calendriers de mise en oeuvre.

Le Sommet africain de l'énergie a réuni plus de 1 000 participants, dont des chefs d'État et de gouvernement, des partenaires du développement, avec une forte représentation du secteur privé.

Lors de la séance d'ouverture du sommet, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a donné le ton. « Il ne s'agit pas d'un sommet consacré à la discussion. Nous pouvons tenir des discours de plusieurs mégawatts, mais ce sont les mégawatts d'électricité que nous produirons qui feront que ce sommet sera axé sur l'action, a affirmé M. Adesina. Nous avons besoin de tout le monde, les chefs d'État, le secteur privé, les banques multilatérales de développement, la société civile. Nous devons tous travailler ensemble. Il ne s'agit pas de nous. Il s'agit de ceux qui ne sont pas là, les petites entreprises qui essaient simplement d'avoir accès à l'électricité pour faire fonctionner nos économies. »

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