Afrique: Une nouvelle arme contre le tabac - La cigarette électronique

Des experts défendent la cigarette électronique
10 Juin 2015

C'est dans la capitale polonaise à Varsovie que s'est tenue la seconde rencontre internationale du ''Forum Global sur la Nicotine''. Chercheurs, professionnels, industriels, consommateurs, représentants gouvernementaux, activistes, tous ont effectués le déplacement les 5 et 6 Juin derniers dans le but de partager les résultats de leurs recherches scientifiques et proposer les alternatives au tabac.

L'évolution flagrante du tabac en Afrique n'est plus à prouver. Telle une épidémie, il se propage chez les Africains qui se sont de plus en plus nombreux à fumer dès leur plus jeune âge malgré les études montrant la difficulté d'abandonner la cigarette lorsque l'on commence à fumer dès l'adolescence. Et les dégâts s'en ressentent. Les maladies liées à ce fléau ne cessent de se répandre et la mortalité ne fait qu'augmenter. Les Gouvernements tentent de contrôler ce phénomène en mettant en place des politiques restrictives comme l'interdiction de la promotion, et l'interdiction de vente et de consommation dans les lieux publics. Mais comment réduire les risques pour les consommateurs ? C'est la question qui a fait l'objet de débat lors de ce forum.

Il est d'idée commune de penser que la nicotine, au même titre que le tabac, est à l'origine des maladies. Mais le Docteur Derek Yach qui a dirigé le développement initial de la Convention-cadre pour la lutte Antitabac (CCLAT) à l'Organisation mondiale de la Santé, (OMS) démonte cet amalgame dès le début de la rencontre expliquant que c'est le tabac de par sa production de substances toxiques à travers la combustion qui tuent les consommateurs et non la nicotine. Cette dernière, selon les chercheurs, n'est pas aussi destructrice et est considérée comme la caféine qui a composant très addictif. En conclusion, la consommation de la nicotine n'est pas mortelle contrairement au tabac.
Lors du Forum, des chercheurs, docteurs et industriels ont proposé des alternatives au tabac appelées <>.

L'e-cigarette

La cigarette électronique est considérée comme étant la définition du produit à nocivité réduite, et depuis le début de l'année 2013, l'Europe compte environ 7 millions d'utilisateurs des dites cigarettes. Moins dangereuse pour le consommateur que la cigarette traditionnelle, la cigarette électronique ne contient pas de tabac, produisant uniquement de la vapeur qui est aspirée. En effet, l'analyse des composants de cette alternative au tabac montre qu'elle est 20 fois moins nocive que la cigarette traditionnelle, ses effets à court terme, étant qualifiés de « faibles et temporaires » par les professionnels de la santé publique. Ils estiment cependant, qu'il est encore prématuré de parler '' d'effets à long terme''.

Le Tabac à mâcher et les patchs

Le tabac à mâcher et les patchs sont aussi des alternatives qui permettent de réduire les risques en dépit du peu de succès que ces deux produits remportent chez les fumeurs par rapport à la cigarette électronique. En effet, ce que ces derniers apprécient, c'est l'acte de fumer et la pénétration de la nicotine dans leurs poumons.
Lors du forum, furent proposées des alternatives à la cigarette traditionnelle basées sur des recherches scientifiques. Le but de ces recherches est de trouver des moyens de consommation moins risquée de la nicotine d'où le nom ''produits a nocivité réduite.''

Le docteur Derek Yach explique qu'une expérience a été menée en Angleterre sur des fumeurs qui ont remplacé leurs cigarettes traditionnelles par des cigarettes électroniques et des patchs de nicotine. Une méthode qui s'est avérée très encourageante car elle augmente considérablement les chances de réussite.
Egalement présent lors du Forum, le docteur Konstantinos Farsalinos, un cardiologue nous donne son avis d'expert sur le sujet, en conseillant aux fumeurs souhaitant se défaire de la nicotine de passer par la cigarette électronique. Dans son étude effectuée en Avril 2014, il soutient avoir relevé de considérables améliorations de la santé des fumeurs qui sont passés au « vaping ».

Le docteur Kantantinos dénonce une désinformation faite sur l'e-cigarette qui empêche les fumeurs de prendre connaissance de ses bienfaits et de son pouvoir de nettement améliorer leur santé. Preuve de cette mauvaise communication est que un tiers des fumeurs ignore que l'e-cigarette est moins dangereuse que la cigarette traditionnelle. Il craint aussi que cette désinformation laisse place à une interdiction totale du produit comme c'est le cas aujourd'hui en Australie et interdire la cigarette électronique comporte un risque qui peut avoir de graves conséquences sur les consommateurs.

En effet, il sera difficile de contrôler la qualité de fabrication du produit qui suit des normes ayant pour but de protéger les consommateurs et c'est en assurant sa libre circulation que la qualité du produit et la sécurité des consommateurs seront garanties. De plus, il n'y a aura pas de contrôle de marché ni de taxe, ce qui nuirait aux économies des états qui collectent les recettes fiscales générées par les produits du tabac. Une conséquence inévitable de cette interdiction, reconnue par les docteurs et les défenseurs de la cigarette électronique sera le marché de contrebande et de contrefaçon. Pourtant, force est de constater que le vaping fait de plus en plus d'adeptes, et il serait malheureux de laisser cette innovation entre les mains des acteurs du marché noir.

Les responsables des gouvernements, les experts de la santé publique et promoteurs de la cigarette électronique doivent s'unir et travailler ensemble afin d'atteindre leur but ultime qui est de trouver des alternatives à nocivité réduite pour les consommateurs à travers des recherches rigoureuses et des régulations appropriées. C'est aussi l'avis de Rupert Murdock, le célèbre homme d'affaires australo-américain qui croit résolument que '' la régulation par les lois devra protéger la concurrence et créer les conditions nécessaires pour que les stars-ups puissent se développer et prospérer ». Certaines compagnies du tabac, réalisant le bouleversement que ces cigarettes électroniques causeront au sein leur industrie sont déjà en train de se diversifier, développant eux aussi des produits à nocivité réduite.

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