Rencontre avec Docteur Kgosi, président de l'Association Africaine de Médecine, à l'occasion du "Forum mondial sur la nicotine" à Varsovie. DR Kgosi Letlape est un ophtalmologue sud-africain et un leader des services médicaux. Il est l'ancien président de l'Association Médicale sud-africaine (SAMA) et de l'Association Médicale Mondiale (le WMA). Il est membre du Conseil d'Hygiène Mondial en Afrique du Sud..
Le docteur a accepté de répondre à des questions sur la situation africaine en ce qui concerne les dégâts causés par le tabac. Quelle est la situation africaine ? Quelles pourraient être les solutions ? Il nous propose ce qu'il considère comme les alternatives les plus efficaces.
Il peut sembler surprenant qu'un docteur assiste à un forum sur la Nicotine, pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre présence ?
Mon intérêt en tant que médecin est d'être utile aux autres et d'améliorer la qualité de vie de mes patients. Mon statut de docteur signifie que j'ai pour obligation d'aider les patients en ne leur faisant aucun préjudice. Ainsi, même quand ils nuisent à leurs propres personnes, j'ai l'obligation de trouver des solutions. Il y a des moyens plus sûrs pour consommer de la nicotine et j'ai le devoir en tant que docteur de leurs informer. Le forum mondial de la nicotine propose des produits qui doivent être discutés.
Êtes-vous préoccupé par la situation africaine en ce qui concerne la consommation de tabac ?
Il y a en effet de plus en plus de fumeurs en Afrique. Le tabagisme est un important problème dans nos pays où de plus en plus de jeunes femmes et de jeunes garçons commencent à fumer chaque jour. Une partie du défi est que le nombre de fumeurs est en constante augmentation donc il devient primordial de proposer des produits plus sûrs.
Alors, l'E-cigarette est la solution parfaite pour les gens qui veulent arrêter de fumer?
Les gens doivent comprendre qu'il existe une liste de solutions pour réduire les maladies liées au tabac. La plus populaire est l'e-cigarette mais elle n'est pas la seule. Fumer moins est la première solution. Des produits tels que l'e-cig ne sont pas combustibles et ont donc un faible profil de risque. La combustion n'est pas le seul problème, mais il est le premier. Il y a bien sûr d'autres risques quand vous consommez très régulièrement du tabac à mâcher par exemple, vous risquez d'avoir un cancer de la bouche mais les risques sont plus faibles.
Avez-vous une solution pour réduire le nombre de fumeurs en Afrique ?
Je voudrais promouvoir une campagne de sensibilisation intensive sur l'alternative à la cigarette combustible. Les gens ont besoin d'être éduqués sur les alternatives qui sont disponibles. En Afrique en particulier nous pouvons constater qu'il serait plus facile pour un fumeur de moins consommer plutôt que d'acquérir une cigarette électronique. Nous devons rappeler que nous sommes un continent en voie de développement et que beaucoup de patients ont des niveaux de vie très modestes. Donc, je ne veux pas donner l'impression que l'e-cig est la seule façon d'arrêter de fumer.
Est-ce que vous pensez que tous les pays africains devraient mettre en place des dispositifs pour combattre le fléau du tabac ?
Je tiens à dire à tous les gouvernements qu'il est très important pour eux et leurs populations d'accepter et de promouvoir le fait qu'il existe multiples manières de réduire les dégâts causés par le tabac. Il faut de plus encourager les africains à réduire les produits à risque. Voilà ce que devrait faire un gouvernement responsable. Ils devraient aussi encourager les entreprises à se passer des cigarettes combustibles pour réduire la consommation des produits des risques.
Et pour toute l'industrie du tabac?
Pour l'instant le « vaping » est tendance mais nous devons garder l'esprit ouvert, parce que quelqu'un peut sortir de quelque part avec une manière encore plus sécurisée de délivrer de la nicotine. L'importance est dans la minimisation des méfaits.
Et pour finir un message aux fumeurs africains?
La meilleure chose que vous pouvez faire pour vous-même est d'arrêter de fumer. Le « vaping » n'est pas souhaitable non plus. Mais nous savons qu'arrêter n'est pas facile. Les gens doivent prendre leurs responsabilités, mais ils ne peuvent les prendre qu'une fois qu'ils ont toutes les informations. Les politiques doivent réfléchir à la question de la limitation de la publicité et devraient investir dans les campagnes de prévention. Il ne faut surtout pas arrêter de différencier informations et publicités.