Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, ce 8 juillet 2015, allouer 16,7 millions d'euros au projet de renforcement du réseau de distribution de l'électricité dans la capitale de la Guinée Bissau.
Ce financement, composé d'un prêt de 9 millions d'euros et d'un don de 7,7 millions d'euros, doit servir à réhabiliter les installations pour les 31 000 clients existants, et à raccorder au réseau d'électricité 10 000 nouveaux ménages, tout en améliorant la gestion commerciale et la gouvernance de la société nationale d'électricité et d'eau (l'Electricidade e Aguas da Guine-Bissau, EAGB).
À Bissau, seuls 20 % de la population a accès à l'électricité. Le réseau de distribution s'y avère défaillant, affichant des pertes de près de la moitié de la production, en raison de la vétusté des infrastructures, des raccordements illégaux et d'une facturation irrégulière. De plus, les délestages sont fréquents et certains quartiers peuvent subir des coupures de courant plus de 20 heures par jour. Enfin, les difficultés financières de l'EAGB, aux revenus insuffisants par ailleurs, ne lui permettent pas d'assurer convenablement la maintenance de ses installations électriques.
« À l'heure actuelle, la ville est approvisionnée grâce à des groupes électrogènes de location, dont la capacité de production totale est de 10 MW, soit le tiers des besoins de la ville », souligne Alex Rugamba, directeur du Département de l'énergie, de l'environnement et du changement climatique. Et d'ajouter : « Le projet d'amélioration du service de l'électricité dans la ville de Bissau que soutient la BAD, permettra aux bénéficiaires de davantage développer leurs activités sociales et génératrices de revenus. Il permettra également d'améliorer l'approvisionnement en eau potable dans la ville et le fonctionnement des services sociaux, et de renforcer la sécurité urbaine grâce à l'éclairage des rues et des habitations. »
Prévu sur trois ans, le projet entend réduire le nombre de coupures de courant à Bissau liées à l'état défectueux du réseau de distribution, de sorte qu'il y en ait moins de 2 en moyenne chaque jour (contre 22 actuellement). Il vise également à réduire le taux global de pertes (techniques et commerciales), qui devrait ainsi passer de 47 % à 20 %, et à renforcer la gestion commerciale et la gouvernance de l'EAGB.
Le projet, qui fait partie du Programme gouvernemental d'investissements et de renforcement des capacités dans le secteur de l'électricité est également financé par la Banque européenne d'investissement et le gouvernement bissau-guinéen.