Le Forum Forbes Afrique 2015 a vécu. La richesse des panels laisse retentir encore dans les oreilles des déclarations fortes qui renseignent sur le niveau d’engagement des uns et des autres dans l’optique de réussir la révolution technologique en Afrique. AllAfrica qui y était pour ses lecteurs et lectrices partage avec eux quelques-unes des déclarations fortes issues de cet événement devenu incontournable dans l’agenda international africain.
M. Shimon Peres, 9ème Président de l’Etat d’Israël (2007-2014) : « Les talents sont disponibles en Afrique, il faut qu’on leur donne la chance d’éclore»
« C’est pour la première fois que des gens ont eu l’occasion de devenir riches et forts sans appauvrir les autres. Le numérique est en train de changer la société. Le reste de l’impact c’est la richesse. Il faut regarder du coté de la jeunesse. Nous devons voir comment les aider à épargner de l’argent pour préparer l’avenir. Les talents sont disponibles en Afrique, il faut qu’on leur donne la chance d’éclore. Il faut beaucoup investir sur la jeunesse notamment les filles, qui parfois, font les choses mieux que les garçons. Dans nos sociétés, les jeunes sont prêts physiquement et ils sont intellectuellement éveillés avec les smartphones qui sont à leur disposition. Nous devons leur permettre de travailler et les initier très tôt dans l’environnement technologique et numérisé. Ce qui va les aider à savoir comment on gagne de l’argent mais aussi comment on le garde. »
M. Aleksander Kwasniewski, Président de la République de Pologne (1995-2005) : « Il faut accompagner cette jeunesse africaine digitalisée »
« Amener les agriculteurs africains à s’intéresser à l’outil technologique pour s’informer sur le marché des matières premières, peut leur permettre d’avoir une production de qualité. Ce qui va leur donner plus de motivation à rester dans leur plantation plutôt que de migrer vers les grandes villes. L’Afrique est aujourd’hui caractérisée par le phénomène de l’exode rural. Si on peut améliorer la productivité au niveau des zones rurales avec l’utilisation des technologies modernes, cela pourrait s’avérer attractif pour les jeunes. Il faut beaucoup s’investir pour l’accessibilité à l’électricité dans les coins les plus reculés».
M. José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne (2004-2014) : « Aujourd’hui, il y a en Europe un nouvel intérêt pour l’Afrique »
« Aujourd’hui, on doit aller au-delà du modèle traditionnel coopération-développement. En Afrique, sur dix emplois créés neuf sont dans le secteur privé. L’Europe continue d’être de loin le principal meneur d’aide au développement en Afrique. Elle doit envisager de travailler davantage avec le secteur privé notamment dans la réalisation d’infrastructures dans le secteur du numérique, dans le transport, l’énergie. Cela a besoin des investissements publics et privés. Aujourd’hui, il y a en Europe un nouvel intérêt pour l’Afrique. Ce n’est pas nouveau mais il y a un renouveau de l’intérêt parce que ça bouge dans ce continent africain. Elle bouge en termes de croissance au dessus du mondial avec quelques pays au taux de croissance important. Il y a des opportunités exceptionnelles pour un nouveau rapport entre l’Europe et l’Afrique ».
Mario Monti, Premier ministre de la République italienne (2011-2013) : « Il y a un intérêt commun entre l’Afrique et l’Europe à avoir une gouvernance de l’économie mondiale et de la globalisation »
« Les changements mutuels sont importants pour la révolution numérique. Il y a un intérêt commun entre l’Afrique et l’Europe à avoir une gouvernance de l’économie mondiale et de la globalisation. Révolution numérique et concurrence sont deux concepts qui marchent main dans la main et parfois avec des conflits. Lors qu’on essaye de mettre de l’ordre dans le comportement des géants mondiaux de la technologie c’est tout le monde qui en profite. Ce qui permet le maintien de la bonne politique de marchés».
M. Guy Verhofstadt, Député européen et Président du Groupe parlementaire Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe ; Premier ministre du Royaume de Belgique (1999-2008) : « Maintenant, c’est l’Europe qui a besoin de l’aide de l’Afrique »
« Quand on venait en Afrique, il y a dix ans, on avait l’habitude d’entendre que l’Europe doit aider le continent noir. Aujourd’hui, je crois que c’est la tendance inverse maintenant. C’est l’Europe qui a besoin de l’aide de l’Afrique. La réalité est que l’Europe est un continent de 500 millions de personnes. Il faut massivement une migration pas illégale. Il faut un seul système légal migratoire et investir d’avantage en Afrique. On a besoin de l’Afrique pour l’avenir parce que ce sera continent qui sera le plus peuplé du monde avec des gens instruits et talentueux. Je conseille aux gouvernants africains de créer le plus vite possible, à côté de ce marché allant du Caire au Cap regroupant 26 pays, un marché unique digital pour que le prochain google de ce monde soit africain».
M. Paul Krugman, Professeur d’Economie au CUNY Graduate Center et prix nobel d’économie 2008 :
« L’Asie ou l’Inde ne peuvent pas réaliser les performances actuelles de l’Afrique. Je pense qu’il y a la raison d’être optimiste. La révolution est en train d’arriver et on doit être passionné »
Yohann Bernard, Directeur général Oil et Gas d’Alcatel-Lucient Submarine Networks :
« J’ai un crie du cœur qui est l’optimisme. Je suis convaincu que dans cette révolution numérique l’Afrique prendra part et assurera le succès au profit de ses populations. »
Abdel Fekih, VP Business Development, Airbus Group Afrique et Moyen Orient :
« Les capacités d’innovation et de créativité autour de différentes sources d’offres technologiques en infrastructures sont très intéressantes en Afrique. Le chemin que fera l’Afrique en termes de lien et de solutions au niveau de l’utilisateur et des infrastructures doit être propre à l’Afrique. Ce qui va créer un environnement économique propre au continent. On va être très surpris par l’adaptation des technologies au service en Afrique. »