L'édition 2015 du rapport Perspectives économiques en Afrique a été lancée conjointement par la BAD et le PNUD, le vendredi 2 octobre, à Lomé au Togo, en présence du ministre délégué auprès du ministre de l'économie et des finances, chargé du Budget, du président de la Haute Autorité de la Communication, ainsi que des membres du Gouvernement, des membres du corps diplomatique, des représentants des institutions sous-régionales; des chefs d'agences du système des Nations Unies, des représentants de l'Administration, de la société civile et du secteur privé.
Le Représentant résident de la BAD, Serge N'guessan, a révélé que le poids économique agrégé des pays en développement et des pays émergents est sur le point de dépasser celui de l'ensemble des pays développés. Ce poids avoisinera 60 % du PIB mondial en 2030. Dans cette dynamique, l'ambition de l'Afrique est encore plus grande pour parvenir à l'inclusion économique, sociale et spatiale, dans un contexte de nouveaux défis environnementaux, a-t-il ajouté.
Pour sa part, la Représentante résidente du PNUD, Khardiata Lo Ndiaye, a salué l'exemplarité de la collaboration entre les trois institutions que sont le PNUD, la BAD et l'OCDE pour la production de ce rapport qui est devenu un document de référence en Afrique. Elle n'a pas manqué de mentionner la contribution de l'Union européenne, qui était représentée à la cérémonie par son Ambassadeur.
Dans son commentaire sur le contenu du Rapport, la Représentante résidente du PNUD a indiqué que l'éveil confirmé de l'Afrique nous enseigne que transformer notre monde est possible. Elle a lancé un appel à la mobilisation pour que le Programme de développement durable à l'horizon de 2030, récemment adopté par 193 Etats des membres des Nations Unies, permette effectivement d'éradiquer la pauvreté et de préserver l'environnement.
Trois présentations portant sur les perspectives macroéconomiques, le développement humain et l'inclusion spatiale, ont été faites respectivement par Nicolas Kazadi, conseiller économique du PNUD, Jeanne Bougonou, économiste nationale du PNUD et Carpophore Ntagungira, économiste de la BAD. Les échanges enrichissants qui ont suivi ont été ponctués par l'intervention de Ferdinand Bakoup, économiste en chef pour l'Afrique de l'Ouest à la BAD, qui a répondu aux questions relatives aux défis de l'Afrique et aux domaines prioritaires d'intervention de la Banque pour les 5 prochaines années.
Les participants ont en outre sujets, échangé sur le fait que la croissance du PIB de l'Afrique devrait se consolider autour de 5% à court terme, après deux années d'expansion modérée entre 3% et 4%. Toutefois, tout le monde a reconnu que les risques liés à l'effondrement des cours des matières premières et à l'instabilité politique dans certains pays, s'ils ne sont pas maitrisés, pourraient avoir des conséquences sur les perspectives 2015 et 2016.
En matière de développement humain, les échanges ont confirmé les progrès de l'Afrique tout en soulignant les risques liés à l'accroissement des inégalités et à l'exclusion dont la persistance des inégalités inhérentes au genre.
Abordant le thème de l'inclusion spatiale en Afrique, les participants ont noté avec satisfaction que le taux de croissance au Togo est supérieur à la moyenne africaine, mais ils ont déploré que la problématique de l'inclusion spatiale se pose également d'une manière aigue dans le pays. C'est ainsi que la région maritime située sur la côte de l'océan atlantique, qui ne couvre que 11% du territoire, collecte 98% de recettes fiscales, emploie 82 % des médecins et bénéficie de 86% de l'énergie électrique du pays.
Le rapport montre que la population de l'Afrique devrait tripler d'ici à 2050 et que 370 millions de jeunes arriveront sur le marché de travail en Afrique subsaharienne au cours des 15 prochaines années. Ces défis démographiques nécessitent des performances économiques soutenues, la modernisation des économies locales et la prise en compte des risques environnementaux.