La 41 ème session du Conseil des Ministres ACP-UE débute officiellement ce jeudi 28 avril à Dakar.
Les travaux qui seront ouverts par le Président de la République du Sénégal vont, entre autres, porter sur les questions brulantes de l’ Accord de Partenariat Economique (APE) dont la signature est minée par des pommes de discorde mais aussi les flux migratoires et la montée de l’intégrisme. Une manière pour le Groupe des ACP d’appréhender leur partenariat avec l’Europe du moment que l’Accord de Cotonou facilitant l’accès au ressources du Fond Européen de Développement (FED) , prend fin en 2020.
Migration, Accord de Partenariat Economique (APE) , terrorisme…sont parmi les points essentiels qui seront à l’ordre du jour de la 41 ème session du Conseil des Ministres ACP-UE qui s’ouvre ce jeudi 28 avril au Centre International de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD) . Cette rencontre cruciale qui sera présidée par le chef de l’Etat sénégalais, M. Macky Sall va marquer un tournant décisif pour la suite du compagnonnage des pays du groupe Afrique Caraïbes Pacifique ( ACP) et l’ Union Européenne (UE) .
Ce face à face entre ministres ACP et européens va permettre d’aborder deux points essentiels que sont : l’avenir de la coopération au-delà de 2020, si l’on sait que l’Accord de Cotonou facilitant l’accès des pays au Fonds Européen de Développement (FED) arrive à échéance à cette date. Sur ce point, les documents de la réunion de Dakar renseignent qu’à ce jour, 60 Etats sur 78 ont ratifié l’accord du côté ACP. Côté Europe, seul le Chypre sur 28 pays n’a pas à ce jour déposé ses instruments de ratification.
La présente rencontre de Dakar est également une occasion pour les ministres des pays ACP d’interpeller leurs partenaires d’Europe sur l’ Accord de Partenariat Economique (APE) dont les négociations sont compromises par des accords intérimaires.
Un accord de libre échange assimilable à une équation à plusieurs inconnus, et qui est très contestée par de nombreux acteurs politiques et de la société civile africaine malgré l’entêtement de certains responsables à l’image du secrétaire général des ACP , le Dr Patrick L. Gomes qui croit dur comme fer à la nécessité d’aller vers la signature de ces accords. Un état de fait qu’il justifie par la faiblesse du commerce intra-pays ACP au moment où les échanges entre cette région et l’UE sont évalués à 1,18 milliards de dollars.
Sans baisser les bras, les ACP sont décidés d’aller jusqu’au bout des négociations avec l’Europe dans cet accord commercial en vue. Le secrétaire général de cette organisation informe de la mise à disposition prochaine d’un fonds de 35 millions d’euros destinés au renforcement de capacité des négociateurs des pays ACP .
En conférence de presse tenue hier, mercredi 27 avril à Dakar, au terme de la 103 ème session du Conseil des Ministres ACP , M. Gomes a confié que le groupe ACP compte inverser cette tendance en s’appuyant sur les configurations régionales pour développer le commerce entre ses pays membres.
Le bilan mitigé des 41 ans de compagnonnage en défaveur des pays ACP impose la nécessité de changer de fusil d’épaule et de vision. Les ministres des ACP vont ainsi mettre sur la table de négociation face à leurs collègues de l’Europe des questions d’actualité comme la migration, la montée de l’extrémisme, la question sécuritaire…
Ce qui sonne ainsi comme une redistribution des cartes avec volonté affichée des pays ACP de tirer davantage profit de leur partenariat avec l’Europe.
Sur la question migratoire, M. Gomes invite à l’aborder sous l’angle du développement et non l’assimiler à la crise des réfugiés qui secoue actuellement l’Europe. A son avis, les jeunes des pays ACP partent généralement à la recherche du profit. Devant l’acuité des flux migratoires, le secrétaire général du Groupe ACP estime que les organisations concernées doivent travailler pour mettre à l’aise aussi bien ceux qui veulent rester chez eux ou que la frange désirant partir. Comme pour dire : « la migration est un phénomène naturel mais il faut qu’elle reste dans des proportions normales » .
Ces assises de Dakar sont jugées importantes du moment qu’elles préparent le 8 ème sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement ACP prévu les 31 Mai et le 1 er Juin 2016 à Port Moresby en Papouasie-Nouvelle-Guinée. A croire les autorités de ce prochain pays hôte, toutes les dispositions sont en train d’être prises pour la bonne tenue de ce sommet. Elles pensent que cette prochaine rencontre arrive à son heure après une succession d’événements internationaux que ce pays a dernièrement accueillis.