Afrique: « C'est la vie », une série télévisée pour sensibiliser sur la santé maternelle

Le Directeur Régional de UNFPA/WCARO, Mabingué Ngom (en bleu) à côté de la Vice-présidente de la Gambie et de son ministre de la jeunesse, à l'ouverture officielle du 10ème anniversaire de la Charte Africaine de la Jeunesse (Banjul +10), le mardi 24 Mai.
25 Mai 2016

Une manière de parler autrement et de sortir des discours institutionnels avec des messages qui font rire, pour s'adresser aux jeunes dans un langage accessible, c'est le but visé par le Fonds français Muskoka qui appuie l'UNFPA dans la sensibilisation sur la santé maternelle en Afrique de l'Ouest et du Centre.  

La série télévisée « C'est la vie » qui veut révolutionner la manière de sensibiliser les jeunes sur des problématiques qui interpellent leur quotidien, enregistre un franc succès auprès de sa population cible. Sa large diffusion sur les chaines Canal + et TV5 Monde semble porter ses fruits.

Elle a été positivement appréciée par les jeunes qui ont assisté à sa projection, le dimanche 22 mai, lors d'un atelier sur le dividende démographique, que l'UNFPA/WCARO a animé dans le cadre des festivités du 10ème anniversaire de la Charte africaine de la jeunesse qui se tient à Banjul.

Cette production audiovisuelle qui est une initiative du Fonds français Muskoka sensibilise sur les problèmes de santé auxquels sont confrontés les jeunes. Le film transmet des messages clés relatifs à la santé maternelle, la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, un plaidoyer pour la réduction des grossesses précoces, l'élimination des mariages précoces.

Il insiste aussi sur la nécessité de rendre les centres de santé conviviaux pour les jeunes. Un axe qui essaye de donner des solutions sur la lancinante question de l'accès aux services de santé pour les jeunes. « Comment faire en sorte que les jeunes se sentent à l'aise dans les centres de santé, d'aller s'y informer, recevoir des services de santé… » Pour cela, les responsables de Muskoka estiment qu'il faut penser à ériger des entrées réservées aux jeunes dans les centres de santé où ils doivent se rendre pour également avoir la possibilité de recevoir des produits notamment ceux contraceptifs.

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Une autre manière de parler aux jeunes

Tournée au Sénégal et produite par le Réseau africain pour l'éducation pour la santé (RAES), cette série traduit une volonté de « communiquer autrement » avec les jeunes afin de mieux atteindre cette cible. « Aujourd'hui, il faut innover dans la manière de parler aux jeunes. Il faut avoir un discours qui passe ; c'est pour cela qu'on a voulu innover à travers cette série pour parler d'une manière différente », considère le responsable en charge du suivi du Muskoka à l'UNFPA/WCARO, Mme Marie Soulié.

Cette dernière pense que ladite série est une manière révolutionnaire de s'adresser aux jeunes et de sortir des discours institutionnels, avec des messages qui font rire. « On a choisi de faire une série à place d'un film pour faire évoluer les comportements des acteurs au fil des saisons dans le but de créer un lien entre les messages incarnés par chaque acteur et le spectateur ». A l'en croire, l'effet recherché est de faire réfléchir les personnes sur les problématiques abordées, ouvrir le débat et les discussions. « C'est une manière d'exposer les réalités d'aujourd'hui et de trouver des solutions ».

Dans cette même dynamique, les responsables de ce fonds français jugent nécessaire la création d'un le lien entre les écoles, les espaces de jeunes dans la société et les centres de santé.

Mme Soulié considère que l'une des réussites de ce fonds français a été la réalisation de cette série. A son avis, « c'est le fruit du travail technique et humain et l'engagement financier du fonds MUSKOKA à travers quatre agences des Nations Unies dont UNICEF, ONUFEM, UNFPA et OMS ».

Ainsi, après la diffusion sur TV5 Monde, Canal + Afrique, les initiateurs de « C'est la vie » qui travaillent présentement sur une deuxième saison, comptent lancer « très prochainement » cette série sur 40 chaines de télévision nationale en majorité d'Afrique francophone de l'Ouest et du Centre. La région anglophone est également sur les tablettes du moment que « la première saison a déjà été traduite », arenseigné Mme Soulié.

Afin de toucher le maximum de populations, il est prévu une traduction dans les langues locales et une adaptation compte tenu les réalités de chaque pays désireux de diffuser cette série.

Mme. Soulié a confié qu'une volonté d'adapter des parties de la série en langue locale pour une diffusion sur les ondes des radios nigériennes est déjà exprimée. « Des adaptations radios sont en cours de finalisation pour plus toucher les zones rurales où la télévision n'est pas très présente ».

Pour s'assurer de la compréhension des jeunes, les responsables de ce projet ont initié un dispositif d'accompagnement autour des réseaux sociaux pour leur permettre d'échanger et de trouver la bonne réponse.

Franck Nziza de l'association de jeunes Afriyan du Burundi, pense que la diffusion de cette sérié sera bénéfique pour son pays où « les phénomènes de grossesse non désirés et mariage précoces sont une réalité ». A son avis, « cet outil jouera un rôle de sensibilisation et d'informations pour un changement de mentalité pour dissuader les gens qui s'adonnent à ces pratiques ».

Pour rappel, Muskoka est la ville canadienne hôte du sommet G8 de 2010 et qui avait vu la France s'engager à allouer une enveloppe de 500 millions d'euros additionnels sur la période 2010-2015 pour l'accélération de la mise en œuvre des objectifs 4 et 5 de réduction contre la mortalité maternelle, néonatale infantile avec un focus de la santé sur la reproduction des adolescents et jeunes qui est une thématique cruciale en Afrique de l'Ouest et du Centre.

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