Le Conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé le 8 septembre 2016 à Abidjan, deux dons d'un million de dollars EU chacun, en faveur du Cabo Verde et de la Guinée- Bissau au titre d'une assistance d'urgence destinée à soutenir la mise en œuvre des plans nationaux de préparation et d'intervention pour lutter contre l'épidémie du virus Zika dans ces deux pays.
L'approbation unanime du Conseil démontre l'engagement continu de la Banque à aider dans la préparation de la lutte contre les pandémies et à renforcer la résilience des communautés et des systèmes de santé sur le continent. Ce soutien viendra compléter les efforts passés et en cours de la Banque visant à renforcer les systèmes de santé, en accompagnant et travaillant en coordination avec d'autres partenaires. La subvention de 2 millions de dollars EU sera utilisée par le Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS/AFRO). Elle devrait jouer un rôle catalyseur dans le renforcement de la surveillance des maladies, la lutte antivectorielle et le traitement des questions de l'assainissement de l'environnement, à travers une approche intégrant les déterminants sociaux, économiques et environnementaux de la santé.
Le soutien de la Banque est opportun, puisque l'épidémie du virus Zika continue de s'étendre. Au 8 septembre 2016, 72 pays avaient rapporté que plus de 88 000 cas suspects s'étaient présentés. De ce nombre, 6 500 avaient été confirmés. Compte tenu de la présence du virus au Cabo Verde et en Guinée Bissau, l'OMS prévient qu'il est probable que l'épidémie s'étendra au reste de l'Afrique. Les enseignements tirés du soutien de la Banque à la lutte contre l'épidémie du virus Ebola font ressortir la nécessité d'agencer les interventions de manière opportune et ciblée. La Banque a été la première dans la communauté des donateurs à réagir à l'épidémie du virus Ebola, en menant 10 opérations d'un montant total de 290 millions de dollars EU. Dans l'ensemble, les interventions de la Banque ont renforcé les systèmes de santé grâce à la mise sur pied de systèmes d'alerte, un soutien aux infrastructures, l'institutionnalisation des pratiques de prévention des infections et du contrôle de celles-ci, la mise à disposition de services de logistique et le renforcement de l'engagement des communautés à participer à la lutte contre l'épidémie. Cependant, les systèmes établis sont encore loin d'être parfaits et ont encore besoin de beaucoup de soutien avant de devenir forts, résilients et viables, et d'être capables de faire face à de nouvelles menaces pour la santé.
« L'apparition des maladies causées par les virus Ebola et Zika constitue pour tous les gouvernements africains et leurs partenaires un rappel à la réalité : nous n'avons pas investi suffisamment dans des systèmes de santé publique en Afrique », a déclaré le président Akinwumi Adesina au cours d'une table ronde de haut niveau sur « La CMU (couverture maladie universelle) en Afrique » lors de la Sixième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD VI) à Nairobi.
Pour fournir une solution durable permettant de lutter contre l'incidence croissante de flambées de maladies sur le continent, la Banque va développer substantiellement ses investissements dans les infrastructures de santé publique, y compris en aidant les pays à étendre la fourniture d'eau et l'assainissement. La Banque va accélérer la mise sur pied du Centre africain pour le contrôle des maladies (CACM) régional, établi sous le leadership de la Commission de l'Union africaine, que vont conjointement financer la Fondation Bill et Melinda Gates, la Banque mondiale et l'Organisation mondiale de la santé. Le CACM permettra aux pays africains, tant individuellement que collectivement, de surveiller, prévenir, maîtriser et réagir efficacement et de manière opportune à de nouvelles menaces d'épidémies.