La réunion de coordination sur le corridor Abidjan-Lagos, organisée par la Banque africaine de développement (BAD), s'est achevée le 28 septembre à Abidjan, avec un appel pour un engagement renouvelé et une accélération des efforts de mise en œuvre du projet pour une meilleure efficacité le long du corridor.
La réunion, organisée en partenariat avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a réuni pour la première fois tous les acteurs impliqués dans la gestion du Corridor Abidjan-Lagos pour favoriser le partage d'expérience mais aussi chercher des pistes pour éliminer les obstacles relevés sur le corridor.
Plus de 65 délégués représentants les partenaires au développement, les pays membres et autres organisations intervenants sur le corridor se sont penchés sur les principaux défis à relever et ont aussi formulé des recommandations pour accélérer la mise en œuvre du projet.
Dans son allocution, Mohamed Hassan représentant la BAD, a indiqué que la réunion avait permis de « constater la nécessité de mettre en place une approche plus coordonnée et un partage des responsabilités sur la gestion du corridor. Il a également rappelé aux participants les opportunités qui existent le long du corridor. « La réunion de coordination sur le corridor Abidjan-Lagos a été une occasion unique de faire le point sur toutes les activités et interventions le long du corridor, » a-t-il conclu.
Le Corridor Abidjan-Lagos est un projet phare du Programme d'Infrastructures pour le développement de l'Afrique (PIDA) qui a été approuvé par les Chefs d'Etat africains, en février 2012, pendant le 18ème sommet de l'Union Africaine à Addis Abeba.
Les délégués des cinq pays membres, le Nigeria, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d'Ivoire ont fait un exposé sur l'état d'avancement de la mise en œuvre de leurs actions et ont proposé des solutions pour améliorer les indices de performance sur le corridor. En termes de facilitation du commerce, les pays ont appelé à la création d'une plateforme de partage d'expériences et de données. Concernant le volet de la réglementation, les pays ont insisté sur la nécessité d'une mise en œuvre effective des règles et protocoles pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens.
S'adressant aux journalistes après la réunion, la Commissaire de la CEDEAO en charge des Infrastructures, Antoinette G. Weeks, a félicité les participants pour les différentes recommandations visant à créer un modèle de coordination plus efficace le long du corridor. Pour la CEDEAO, les réalisations et acquis sur le corridor sont indéniables et nous donnent des raisons d'être optimistes. Le principal défi est de trouver des solutions pragmatiques et concrètes pour la libre circulation des marchandises. Le corridor doit être perçu comme un véritable moteur de développement économique pour la région et pas uniquement comme un projet de construction de route. Nous devons aussi nous assurer que dans sa mise en œuvre, le corridor reste conforme à la vision des chefs d'état," a-t-elle conclu.
Les recommandations suivantes ont été proposées :
Renforcement des interventions financières ;
Création d'une plateforme pour la gestion et de partage de données ;
Evaluation de l'impact en matière de développement des activités le long du corridor ;
Duplication des meilleurs pratiques qui ont fait leurs preuves dans d'autres régions ;
Mise en place d'un mécanisme de coordination pour l'amélioration et l'accélération de la performance et la création d'un outil de surveillance de la mise en œuvre pour faciliter la prise de décision des chefs d'états.
Les délégués sont convenus de tenir des réunions de coordination annuelles tournantes pour une mise à jour sur les activités respectives. Mamady Souaré, chef de division, département du NEPAD, de l'Intégration régionale et du commerce, a annoncé la tenue de la prochaine réunion à Accra, au Ghana, les 27 et 28 septembre 2017.
Le corridor Abidjan-Lagos est le plus fréquenté en Afrique de l'Ouest, et à terme sera un axe routier à six voies de 1028 kilomètres et qui reliera les villes d'Abidjan, Accra, Lomé, Cotonou et Lagos, tout en desservant tous les pays enclavés de la région. Il reliera également des ports maritimes.