Le Conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a donné son feu vert, ce 25 novembre 2016 à Abidjan, au financement du Programme d'appui à la réforme du secteur de l'énergie (PARSE) à Madagascar. Ce programme, financé à hauteur de 19 millions de dollars EU sur le Fonds africain de développement (FAD), vise à améliorer les performances du secteur de l'énergie.
Après être intervenue à Madagascar en avril 2016, au travers du Programme d'appui à la réforme de la gestion économique (PARGE), la BAD a choisi de cibler ici son appui sur le secteur de l'énergie et plus spécifiquement sur la compagnie nationale d'eau et l'électricité, la JIRAMA, auquel l'Etat malgache alloue une large part de ses dépenses courantes de fonctionnement.
Pour ce faire, le PARSE vise, d'une part, l'amélioration du cadre de gouvernance et de la gestion financière de la JIRAMA et, d'autre part, l'amélioration de l'efficacité de la production d'électricité ainsi que la réduction des délestages.
Le programme prévoit notamment : la mise en place d'un nouvel organigramme pour la JIRAMA, l'adoption d'un décret relatif à la lutte contre la fraude ainsi que diverses mesures de réduction des coûts de production de l'électricité et d'augmentation du taux de recouvrement des recettes.
Le PARSE répond à deux des cinq grandes priorités du Groupe de la Banque, dites Top 5 : « Eclairer et fournir de l'énergie à l'Afrique » et « Améliorer la qualité de vie des populations africaines ». Il s'inscrit également dans la droite ligne de son "New Deal" pour l'énergie en Afrique (2016-2025), dont le renforcement des sociétés d'électricité est l'un des volets.
Le PARSE est, par ailleurs, aligné sur le pilier I du Document de stratégie intérimaire 2014-2016 de la Banque pour Madagascar, à savoir le « renforcement de la gouvernance ». Il répond aussi aux priorités de la Stratégie décennale de la Banque (2013-2022), notamment en termes de développement des infrastructures, de promotion du secteur privé et de la bonne gouvernance.
Le PARSE est aussi conforme à la Stratégie de la Banque pour remédier à la fragilité et renforcer la résilience en Afrique (2014-2017). Si la République de Madagascar a retrouvé l'ordre constitutionnel, le pays a traversé cinq années de crise politique, entre 2009 et 2013. La situation des finances publiques de Madagascar reste cependant fragile et le gouvernement poursuit les réformes qui lui permettront de rationaliser la dépense publique et ainsi générer un espace budgétaire favorable à une croissance économique forte et inclusive.
Présente à Madagascar depuis 1977, la Banque affiche à ce jour un portefeuille de 88 opérations, représentant un investissement cumulé de quelque 1,82 milliard dollars EU, dont 25 % sont dévolus au secteur de l'agriculture, crucial sur la grande île. Suivent, par ordre d'importance, les secteurs de la gouvernance, des transports, du social, celui de l'eau et l'assainissement, et enfin le secteur privé.