Le Conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé un prêt de 30 millions d'unités de compte (environ 38,26 millions d'euros), au gouvernement du Mali, pour financer le projet d'assainissement de la ville de Bamako (PAVB).
Le PAVB permettra (dans sa 1ère phase : 2017-2021), de traiter un volume d'eaux usées de 600 m3 par jour, soit 42 tonnes de matières sèches, pour assurer l'assainissement d'une proportion significative de la population de Bamako. Il sera exécuté sur 48 mois. Lors des deux prochaines phases du projet (2022-2026 et 2027-2032), le système évoluera progressivement vers la construction de réseaux d'eaux usées et de stations d'épuration affiliées. Cette évolution se fera au fur et à mesure de la mutation vers l'assainissement collectif (nécessitant des technologies plus avancées), aux dépens des systèmes individuels actuels. Ce choix évolutif est dicté par les leçons tirées d'expériences comparables dans des contextes similaires en Afrique.
Le projet bénéficiera à une population d'environ 680000 personnes, soit 27% des habitants de Bamako, dont 50,4 % de femmes. Une partie de cette population est constituée des déplacés du nord du pays, suite à la crise politico-sécuritaire. Le projet financera entre autres, la construction de deux stations de dépotage et de traitement des boues de vidange (SDTBV) ainsi que l'équipement des SDTBV avec près d'une trentaine de citernes pour améliorer la collecte et le transport des boues de vidange domestiques. Le projet renforcera également les capacités des structures d'intervention, la Direction Nationale de l'Assainissement du Contrôle des Pollutions et des Nuisances (DNACPN), l'Agence Nationale de Gestion des Stations d'Epuration du Mali (ANGESEM) et le Syndicat Mixte Intercommunal (SMI).
L'opération se justifie par le risque d'aggravation de la situation sanitaire des populations de Bamako. En effet, le projet d'AEP de Bamako en cours de réalisation depuis 2013, apportera un volume supplémentaire de 288 000 m3/jour d'eau potable entrainant ainsi l'augmentation subséquente des rejets d'eaux usées y afférents. L'absence totale d'infrastructures capables d'assurer un assainissement convenable des eaux usées actuellement rejetées par les populations de la ville de Bamako, constitue un risque important, susceptible de détériorer le cadre de vie en favorisant la prolifération des vecteurs liés aux maladies hydriques.
La présente intervention de la Banque est judicieuse et salutaire pour le Gouvernement malien. L'institution est un membre très actif du pool des bailleurs de fonds du secteur de l'AEPA au Mali, et possède une expérience dans la mise en œuvre de ce type de projet. Elle est donc un partenaire important sur qui le Gouvernement s'appuie pour résoudre la question de la pénurie d'eau et de déficit d'infrastructures d'assainissement. C'est à ce titre qu'elle a financé les études techniques et institutionnelles, qui ont permis la conception détaillée du présent projet d'assainissement.