Afrique: Triptyque « Inégalité, Chômage, Croissance » - Au cœur de la conférence de Dakar

ECA
23 Mars 2017

Dans un souci d'apporter des solutions durables pour le  développement économique du continent, la 10éme réunion annuelle du comité spécialisé de l'Union Africaine, sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique, l'intégration et la conférence des ministres des  finances  de la planification et la commission économique pour l'Afrique va se pencher sur la  réduction  des inégalités, la  croissance et  le chômage dans le continent. C'est ce qu'a  fait savoir Dr René Kouassi, le directeur de la Commission économique de l'Union Africaine et le Dr Dimitri Sangua qui ont fait face à la  presse,  ce mercredi. Ils ont décliné les grands axes  de cette rencontre hautement importante pour le futur du continent qui va se dérouler du 23 au 28 mars à Dakar.

La transformation structurelle de l'économie comme modèle de croissance

Selon le Dr René Kouassi, directeur de la commission de l'UA : « c'est dans un  élan de solidarité et d'économie que la commission a choisi de mettre l'accent cette année sur le triptyque «Inégalité chômage et croissance».  L'analyse économique n'arrive toujours pas à cerner ces trois variables. En 2015, il a été relevé une régression de 5 % et cette année, la situation est plus grave avec un taux de 3 % ». Aussi ajoute-t-il  que, « l'Afrique est le continent où il y a le plus d'inégalités,  le chômage de masse hante le sommeil de tous les dirigeants. Tout ceci est lié au fait que le continent est sous- industrialisé. L'économie africaine n'est pas suffisamment transformée, après plus de 52  ans d'indépendance, on  arrive toujours pas à s'industrialiser ». Ainsi, il estime que tant que l'économie du continent n'est pas transformée, les jeunes vont continuer à s'adonner à  la migration. Dans ce cadre, il invite les états à investir dans la jeunesse pour bénéficier du dividende démographique.

Abondant dans ce sens, le directeur  sous régional de la CEA, Dr Dimitri Sanga prône une transformation structurelle de l'économie basée sur la production locale. « L'Afrique a frôlé les deux chiffres  en  termes  de croissance,  mais cela ne s'est  pas fait ressentir au niveau  des populations. Après étude, il a été relevé que cette croissance découle de l'exportation de produits  de base d'où la nécessité de valoriser nos  ressources naturelles pour prétende  à  réduire  les inégalités et  assurer le développement économique  du continent »,  explique Dr  Dimitri Sangua.

Poursuivant que , « les  Etats Africains  ont  signé des accords  au niveau  régional et  international  notamment, l'agenda  20-63  de l'Union  Africaine, l'Agenda  20-30  et les Objectifs  de  Développement Durable (ODD). Dans chacun de ces agendas, il a été  défini  des  séries d'objectifs  à atteindre individuellement et de concert avec  les  Etats.  Ce qui renvoie à la question lancinante d'intégration ».

La monnaie unique, une exigence pour l'intégration économique de toute l'Afrique

« Il faut Régler d'abord la diversification de notre économie, si nous avons l'ambition d'avoir une monnaie unique ». Ainsi a déclaré, Dr Dimitri Sangua, Directeur CEA répondant à l'interpellation d'un journaliste sur cette question qui est au  cœur des débats dans le continent. D'après lui, « lorsqu'on regarde, l'Afrique de l'ouest  avec un géant comme le Nigéria en récession qui représente 75% de l'économie sur cette partie du continent. Sa croissance réunie avec les pays de l'UEMOA avec un taux aux alentours de 7%, la croissance régionale ne sera que de 0,1%, d'où la nécessité d'intégration pour assurer notre développement."

Prenant  la balle au  rebond au  cours de leur échange  avec  les journalistes, le   directeur de la commission de l'UA, Dr René Kouassi se dit convaincu que, la solution de sortir du CFA est l'accélération de l'intégration. «Nous avons une stratégie conjointe pour la monnaie unique avec les banques centrales africaines, la banque africaine d'investissement pour compléter la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Fonds Monétaire Africain qui va compléter le Fonds Monétaire Internationale qui va permettre d'équilibrer la balance des paiements et une caisse de compensation pour faire en sorte que le commerce intra-africain puisse se faire sans contrainte ».

Selon  lui, « les exigences de l'intégration nous impose d'avoir la monnaie unique. Donc la solution existe. Lorsque, l'Afrique va s'intégrer économiquement et politiquement, nous aurons la monnaie unique si on met nos énergies sur l'intégration du continent ». Ainsi, ils  estiment que les propositions seront exécutées par les ministres dans les pays.  Mais pour ce faire, il appartient aux Etats de prendre des décisions à l'issu de nos travaux malgré le fait  que cette volonté d'avoir une monnaie unique ne fait pas  l'unanimité.

Toutefois, la conférence des ministres de Dakar doit pouvoir apporter des solutions radicales efficaces et durables face aux insécurités alimentaires, économiques, énergétiques et climatiques entre autre. C'est  de cette façon que, nous allons tendre vers une société relativement égalitaire où il y a une bonne répartition des revenus, l'accès à la santé, l'éducation, à l'Eau potable et au logement décent. Aussi, ce sera le moment de voir pourquoi  l'intégration n'avance pas, pourquoi l'Afrique qui a besoin d'argent a du mal à mettre en place une institution financière domestique ?

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.