Afrique: La CEA et l'UA appellent à tirer profit du dividende démographique

ECA
23 Mars 2017

La Dixième réunion annuelle conjointe du Comité technique spécialisé de l’Union africaine sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l’intégration et de la Conférence des ministres africaines des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique (Cea) appelle à tirer profit du Dividende démographique. L’invite a été lancée, ce jeudi 23 mars à Dakar, à l’ouverture de la réunion du Comité technique des experts à Dakar.

Tirer profit du dividende démographique. C’est le plaidoyer fort lancé par des instances continentales comme la Commission économique pour l’Afrique (Cea) et l’Union africaine (Ua) qui voient en la jeunesse une source de relance de l’économie africaine du moment que plus de 60% de la jeunesse africaine a moins de 30 ans. M. Antony Ping, Commissaire aux affaires économiques de l’Ua, pense que l’option est simple : « soit on tire profit de cette jeunesse, soit en faire une bombe à retardement ».

Le commissaire aux affaires économiques de l’Ua, M. Antony Mothae  Maruping pense que le thème de la présente conférence invite à tirer profit du dividende démographique en investissant  sur la jeunesse. « Si nous ne le faisons pas, cette  jeunesse peut être une bombe  à retardement ». Avant d’avertir : « Nous devons tirer  profit  de cette jeunesse. Nous parlons toujours des jeunes comme un groupe spécial. C’est  un  groupe  principal ».

La Secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (Cea), Mme Giovanie Biha pour sa part, estime que l’Afrique étant la région du monde qui s’urbanise le plus  rapidement, devrait voir plus de la moitié de sa population vivre et travailler dans les zones urbaines d’ici 2025. Ce qui, à son avis, en ferait un continent majoritairement urbain et l’absence d’un emploi décent pour des jeunes ne serait pas une bonne chose.

Ce qui inclut un changement de paradigme pour arriver à une transformation de l’économie africaine. Le ministre du budget du Sénégal, M. Birima Mangara, pense que pour avoir une croissance plus durable, il est indispensable qu’elle soit plus équitable. « Si les inégalités en Afrique subsaharienne pouvaient être observées au même niveau qu’en Asie du sud-est. Il est essentiel d’investir dans la production sociale ».

Dans cette même veine, les chefs d’Etat africains sont invités à être prêts à mettre la main à la poche pour assurer une indépendance. Ce qui cadre avec l’idée générale de ces assises de Dakar qui pointent un doigt les inégalités qui sont facteurs de pauvreté.

Malgré les contraintes, le Commissaire  aux affaires économiques de l’Ua, M. Antony  Mothae  Maruping garde espoir vu la dynamique d’appropriation qui se dessine et qui implique le secteur public et le secteur privé ainsi que la société  civile.

A son avis, l’analyse des risques est une composante obligatoire avec une couche sur l’intégration régionale. Ce qui implique une cohésion entre plans d’actions nationaux, budgets qui sont des instruments de la mise en œuvre, et Agendas 2063  et 2030.

La rencontre de Dakar va ainsi valider des propositions faites sur le financement  de ces agendas, suite à l’adoption de la décennie  2017-2023.

Pour ce qui est de la dimension sociale, Giovanie Biha de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (Cea), pense que malgré les nombreuses avancées enregistrées par les indicateurs de l’éducation, de la santé et la qualité de vie, le nombre d’Africains soumis à la pauvreté absolue reste très élevé. « Les pauvres sont plus démunis en Afrique que dans les autres régions du monde. Et, le fossé entre les nantis et les démunis continue de s’y creuser ».

Et de souligner les niveaux élevés des inégalités à l’intérieur des pays africains et qui compromettent l’effet réducteur que la croissance économique devrait avoir sur la pauvreté. Giovanie Biha n’a pas occulté les inégalités notées en matière de parité des genres. « L’inégalité des genres restant ainsi un des défis majeurs du développement africain».

Face à l’hémorragie provoquée par les flux illicites financiers, les Etats sont appelés à stopper la fuite des capitaux et renforcer la mobilisation des ressources domestiques pour le financement des économies. C’est dans ce sens que va l’idée de restructuration des services  fiscaux  et l’administration  fiscale dans sa globalité

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